Roubaix méconnue #2 Ancienne église Notre-Dame
Publié le 7 novembre 2018|
Située avenue des Nations Unies, la seconde église bâtie à Roubaix, inscrite au Monument Historique puis désacralisée, est dès son édification de 1844 à 1846, un des derniers grands témoins du style néo-classique. Son grand orgue Ducroquet est classé Monument historique depuis 1973.
Un style académique signé Achille Dewarlez
Edifiée peu de temps avant l’agrandissement de l’église Saint-Martin pour répondre à l’afflux de population issu de la révolution textile, Notre-Dame de Roubaix est l’œuvre de l’architecte de la ville, Achille Dewarlez. A Roubaix, on lui doit également l’ancien hôtel de ville, démoli en 1907.
Conçue pour accueillir 3000 personnes – à raison de trois personnes au mètre carré -, la construction comme l’indique le cahier des charges, doit être solide et aussi élégante que possible… mais aussi rapide, avec des matériaux économiques.
En choisissant le « style corinthien », Achille Dewarlez fait appel aux modèles de l’Antiquité. La version définitive propose un plan basilical, longitudinal, composé d’une nef principale terminée en abside – ou cul-de-four – et de deux nefs secondaires prolongées par les sacristies qui flanquent le chevet. La tour de façade reprend la disposition traditionnelle des édifices religieux de la région. Surmontée d’un clocher, elle s’élève sur deux niveaux, encadrée des deux ailes qui correspondent aux bas-côtés. Une organisation simple qui s’oppose aux réalisations de son époque sous influence néo-gothique et de fait, qui ne sera pas très appréciée.
Un mobilier et des vitraux remarquables
L’architecte dessine un mobilier sobre et architecturé. La chaire en est l’élément le plus inédit de par sa composition avec deux escaliers déployés en demi-cercle.
Le maître-autel se détache de l’abside recouverte de fresques signées Alphonse Colas, dont seule la fresque dédiée à la Vierge reste visible.
Le chemin de croix sous forme de vitraux est réalisé par le verrier parisien Claudius Lavergne, élève d’Ingres.
Un orgue et des potentialités pour aborder le 21ème siècle
Quant au grand orgue signé Ducroquet, il est classé Monument Historique depuis 1973 tant pour la beauté de son buffet que pour ses exceptionnelles qualités musicales.
Avec ses nefs spacieuses, son ornementation soignée et parfaitement intégrée à l’édifice, ses éléments patrimoniaux remarquables et sa centralité urbaine, l’ancienne église Notre-Dame pourrait redevenir après travaux, une magnifique salle de réceptions, comme elle le fut à une époque récente.