Larbi Liferki, celui qui a trouvé son Ikigaï
Publié le 4 mai 2020|
De la fondation de Parkour 59 à l’Association de l’Education par le Sport, Larbi Liferki a parcouru du chemin. Avec de la détermination, un peu et de la générosité, beaucoup. Sans jamais se départir de ce sourire, que le petit garçon qui a grandi rue de l’Alma arborait déjà.
« Adolescent je me cherchais. En fait je cherchais mon Ikigaï sans savoir ce que c’est » annonce d’emblée » ce solide gaillard d’1m83 » Et à 33 ans il comprend, passionné qu’il est d’art de vivre à la japonaise philosophie japonaise. « L’ikigaï est une philosophie de vie japonaise qui consiste à trouver un sens à notre vie, une raison de se lever le matin. » précise-t-il. Une espèce d’équilibre entre mission, passion, profession et vocation. Qu’il est fier d’avoir atteint, lui le gamin des quartiers.
Larbi a grandi à l’Alma, d’abord rue de Cassel, puis rue de l’Alma, rue du Collège et enfin rue Nabuchodonosaure dans le quartier Pile voisin. Il s’est assis sur les bancs de l’école Voltaire-Diderot, puis des collèges Anne Frank et Saint Rémi. Les années collège riment avec facilité, tout roule pour Larbi. Enfin en façade. A l’intérieur ça bouillonne : « Je me sentais souvent oppressé et prisonnier de cet univers de béton. Et j’avais l’impression que le problème venait des autres. » Le jeune garçon se passionne alors pour les sports de combat, pour être plus fort.
Le jour de l’épreuve de mathématiques du bac, Larbi ne s’est pas rendu à l’examen. Il a préféré rejoindre l’un de ses copains traceur. Déjà mordu de cette discipline « le parkour », qu’il a découverte grâce à une vidéo de David Belle. « C’est l’inventeur du Parkour en France. J’étais fasciné. » Sans le bac en poche mais avec toute sa détermination, Larbi décroche un job au supermarché Géant qui vient d’ouvrir en centre-ville et consacre tout son temps libre à sa nouvelle passion. Tous les jours, par tous les temps, il donne rendez-vous à ses copains sur le parking Churchill : Maïdin, Hassan, Osfeld, Sulivan, Jérémy, Nelson et Théo. « J’ai entrainé mes copains dans cette aventure et on en a rencontré en chemin. » Ils créent un groupe, « Urban Move ». Ils s’amusent à marcher indifféremment sur les pieds et les mains, ça s’appelle la quadrupédie. Ils recherchent la performance en permanence. En même temps que des spots pour améliorer leur technique. On est au début des années 2000 et en trois années de pratique acharnée, la bande de potes se hisse parmi les meilleurs français du Parkour. Et commence à être sollicitée : M6, TF1 s’intéressent à eux. « Là on a commencé à se structurer. »
Larbi découvre le monde associatif quand il crée Parkour 59 avec sa bande. « J’ai énormément appris. « Parkour tes monuments est né », pour amener les jeunes à la pratique du parkour dans des structures culturelles ou patrimoniales. »
Larbi, le traceur défricheur
« Ce que j’ai reçu j’aimerais le rendre à d’autres » avance le généreux Larbi ». L’association créée avec ses copains d’enfance a été primée pour son action après des jeunes par l’Association Pour l’Education par Le Sport (APELS).
Aujourd’hui, le trentenaire devenu papa a fait de sa passion son métier. Il a créé un lieu dédié au parkour à Roubaix, cela lui tenait tellement à cœur. « C’est la friche, et on accueille tous les publics pour leur faire découvrir et pratiquer le parkour, des tout-petits aux adultes ». Il a été recruté en 2016 par l’APELS pour travailler sur la thématique suivante : comment contribuer à l’éducation grâce au sport. Larbi devient intarissable sur le sujet : « Le sport est l’école de la vie. Un jeune qui a pratiqué pendant 6 à 8 ans a développé des compétences : dépassement de soi, entraide, sens de l’effort, ponctualité, altruisme. On se rend compte qu’il y a des pépites empêchées par la vie. » Depuis 2017, Larbi a gravi les échelons pour devenir le responsable régional de l’insertion par le sport.
Il a toujours les yeux qui brillent quand il parle de parkour… mais il pourrait aussi transmettre sa passion pour les bonzaïs… « La nature en pot, c’est génial ! » Toujours ce sens de la formule mais on développera une autre fois…
Le parkour, c'est se réapproprier l’environnement en allant d’un point A à un point B le plus rapidement et le plus efficacement possible en franchissant des obstacles de milieu urbain ou naturel. Sans oublier le côté ludique. C’est un art contemporain du déplacement urbain.
4 dates et 3 coups de cœurs :
BIO EXPRESS
- 30/09/86 : naissance à Roubaix
- Juin 2003 : ne se présente pas à l’épreuve de math du bac
- 2009 : création de Parkour 59
- 2017 : responsable régional de l’insertion par le sport à l’APPELS
COUPS DE COEUR
- Les ruelles derrière l’église saint Martin : quand je suis là, je me sens vraiment à Roubaix. Exemple, la rue du vieil abreuvoir. Cela me rappelle mon adolescence et les débuts du parkour.
- Le dôme devant Eurotéléport : c’est là qu’on se donnait rendez-vous avec mes potes de parkour.
- Le Broadway, Grande rue : On y mange pas cher et bien. Ce lieu rime avec convivialité.