La ville à vélo
Publié le 1 octobre 2020|
Déconfinement et vélo, rien à voir ? Au contraire. Depuis le mois de juin 2020, toute la région connaît un véritable « boom » des modes de déplacement doux, plus écologiques et économiques que les engins motorisés. Si la Ville du vélo s’était déjà saisie d’un tel essor, les efforts ont redoublé en quelques semaines pour permettre aux cyclistes de rouler de la manière la plus sécurisée possible.
Alexandre GARCIN
Adjoint au maire en charge du développement durable
Accompagner un mouvement d’ampleur
Il y a six ans, quand je me déplaçais à vélo dans Roubaix, il était rare que je rencontre un autre cycliste sur mon chemin. Aujourd’hui, on croise non seulement de nombreux cyclistes, mais aussi des trottinettes et même des vélos cargos. Les mobilités sont en train de changer radicalement. Et ce n’est que le début !
Car le vélo a beaucoup d’avantages : pédaler est économique, bon pour sa santé physique, bon pour l‘environnement, bon pour la qualité de l’air et souvent plus rapide que la voiture pour un déplacement en ville.
La Ville de Roubaix accompagne ce mouvement d’ampleur :
- par de nouveaux aménagements cyclables pour proposer des itinéraires continus et sécurisés,
- par la pose d’arceaux et de parkings vélo sécurisés,
- par une animation en lien avec les associations de réparation ou de promotion du vélo.
Il reste beaucoup à faire. La sécurité des cyclistes, notamment, est un sujet majeur sur lequel la police municipale est pleinement mobilisée ! Cela concerne autant la verbalisation des cyclistes qui se mettent en danger en roulant sans éclairage la nuit que les conducteurs qui stationnent sur les bandes cyclables même pour cinq minutes !
Le développement du vélo participe à une meilleure qualité de vie pour tous. Il construit une ville plus lente, plus respirable, plus agréable.
Notre objectif pour ce nouveau mandat est de transformer Roubaix, la ville du cyclisme, en une véritable ville cyclable !
Carte-minute
Se déplacer à Roubaix partout, plus vite et plus facilement
Pas de ville cyclable sans aménagements adaptés de qualité. La Ville poursuit leur développement en créant de nouvelles continuités cyclables plus sécurisées à travers Roubaix. Le maillage se densifie, à la satisfaction des cyclistes roubaisiens qui ont constaté depuis 2017 une amélioration de leur situation.
Arceaux
Ecoles et commerces se voient proposer l’installation d’arceaux à proximité de leur établissement. Les particuliers peuvent également faire une demande d’arceaux près de leur domicile. Après une étude de faisabilité, la Ville installe le dispositif.
Aujourd’hui, 400 arceaux à vélos sont installés en ville. La carte est disponible sur open-data.
Garage
Deux garages à vélo sont accessibles avec la carte PassPass d’Ilevia : Eurotéléport et Epeule/Montesquieu. Bientôt un nouveau à proximité de la gare.
Station V’Lille
30 stations sont actuellement en service. Une nouvelle bientôt du côté du parc Barbieux (niveau Fer à Cheval).
Plus d’infos : Ilevia.fr
Chiffres
Développement des voies cyclables
A l’échelle européenne, Roubaix fait partie des 10 villes ayant réalisé le plus d’aménagements provisoires post-covid (une vingtaine de km, sur les avenues Delory, Motte et le boulevard Gambetta). Cela permet de tester des voies cyclables et d’aller encore plus vite dans le déploiement du plan vélo. Une partie de ces aménagements sera pérennisée ; une autre nécessitera des travaux plus importants.
Quand on partait sur les chemins…
Tous les mois, la Ville organise des balades à vélo sur différents thèmes. Un moyen efficace pour découvrir la ville autrement.
- Le 13 octobre : vélo route du paris-Roubaix
- Le 17 novembre : Street art en centre-ville
Rendez-vous à 12h30 sur la Grand’Place muni d’un vélo. Retour à 13h30 sur la Grand’Place.
Plus d’infos sur roubaix.fr/agenda
En famille
Vélo essayé, vélo vite adopté
Depuis avril, la famille Deltombe ne se sépare plus de son deux-roues. Récit d’un changement familial post-confinement.
Lui, à vélo tous les jours ? Rémi Deltombe n’aurait pas parié là-dessus avant le déconfinement. Il en avait un, d’accord, mais pour les balades du week-end. C’est le télétravail qui a tout changé. « Je me suis rendu compte que je prenais ma voiture pour faire seulement le tour du quartier. » Un arrêt pour déposer Michelle à l’école Jeanne-D’Arc, un second chez la nounou de Suzanne. « J’ai d’abord tenté de mettre un porte-bébé devant et un derrière mon vélo mais j’ai vu que ce n’était pas possible. Je n’avais pas un bon équilibre. » Le chef de projet opte donc pour un vélo cargo d’occasion. « Je l’ai utilisé tous les jours. J’y ai pris goût. » La raison ? « Ce sont des moments de complicité avec mes filles et je gagne environ dix minutes sur mon trajet. En voiture, j’aurais les bouchons de la rue Delory et du mal à me garer. » Rémi Deltombe est si séduit que depuis septembre, il pédale aussi pour aller travailler.
Le saviez-vous ?
L’EuroVelo 5 (EV 5), également dénommée « via Romea Francigena », longue de 3 900 km, et qui relie Londres en Angleterre à Brindisi en Italie, traverse 7 pays et passe par… Roubaix, avec une section aménagée le long du canal.
Sécurité
Une route à partager
Si la voiture roule en reine depuis des décennies sur les voies roubaisiennes et partout ailleurs, depuis quelques années, il est indispensable de laisser de la place aux cyclistes et autres trottinettes. Comment partager la route entre deux modes de déplacement différents ? Réponse en trois axes avec Christian Belpaire, Directeur de la Police municipale.
Education : « Les actions comme la Journée de la sécurité routière ou des moments d’échanges dans les établissements scolaires permettent de sensibiliser les plus jeunes à la nécessité de partager la route. Notre agent de prévention, Ahmed Mélikèche, intervient dans les écoles et collèges pour faire passer les Brevets de Sécurité Routière et organise des sessions de sensibilisation. Je suis convaincu que les jeunes et les enfants sont bien placés pour rappeler aux adultes les règles. »
Les jeunes et les enfants sont bien placés pour rappeler aux adultes les règles.
Communication : « Sur notre page Facebook, nous communiquons régulièrement sur des opérations. Il ne s’agit pas de stigmatiser les conducteurs de véhicules à moteur, mais au contraire, je tiens à être juste : les règles de la route s’adressent à tous les usagers de l’espace de circulation. Mais l’exaspération des cyclistes vient du nombre de véhicules à moteurs. Je suis optimiste : il va y avoir une prise de conscience du nécessaire partage de la route. »
Répression : « Nous nous appuyons sur des outils de haute technologie pour organiser des opérations coup de poing. Grâce à la vidéo-protection, nos agents présents au Centre de Sécurité Urbaine sont en mesure de verbaliser sur différents secteurs les infractions mettant en danger les cyclistes : mauvais stationnements, circulation sur la bande cyclable… Grâce aux caméras, nous multiplions les interventions. »
Page facebook : Police Municipale de Roubaix
3 question à Alexandre Brysbaert, correspondant local de l’association Droit au vélo.
Comment se situe Roubaix par rapport au vélo ?
Alexandre Brysbaert : « La ville a rattrapé pas mal de son retard. J’ai emménagé ici il y a trois ans et j’ai vu beaucoup de choses sortir de terre : des bandes cyclables, des doubles sens cyclables comme rue dans la rue Jouffroy, sans oublier les aménagements transitoires et leurs fameuses pistes jaunes. »
Voyez-vous davantage de personnes à deux-roues ?
A.B. : « Je vois plus de cyclistes et ce, de façon continue. C’est un bon indicateur. C’est lié au coronavirus mais aussi à tous ces aménagements qui sécurisent la pratique. »
Que diriez-vous à ceux qui pensent malgré tout que c’est dangereux de rouler à Roubaix ?
A.B. : « Il est vrai que sur les grands boulevards, il y a quelques voitures qui s’affranchissent des règles et roulent bien trop vite. Mais ça, ça peut exister partout. Je roule avec mes quatre enfants qui ont entre deux ans et demi et douze ans et l’on se sent en sécurité. »
Au travail !
Quand les entreprises aident à rouler
Peut-être ne le saviez-vous pas, mais certains employeurs peuvent vous aider à vous mettre en selle. L’exemple chez deux géants roubaisiens : La Redoute et OVH
18h05. Stéphane Ryzek sort du parking à vélo de la Redoute et de ses 25 places couvertes. Dans une demi-heure, il sera chez lui. Qu’il pleuve, qu’il vente, c’est sa routine depuis vingt ans. « D’ordinaire, les cyclistes ont accès à des douches et vestiaires », souligne Emmanuelle Mercier, coordinatrice RSE (responsabilité sociale des entreprises). Grâce à son plan de mobilité, elle leur alloue une indemnité kilométrique plafonnée à 120 euros par an. « C’est une philosophie de la récompense. » Ils sont 25 à la percevoir. « Nous sommes 1000 salariés ici. Beaucoup prennent les transports en commun : nous sommes très bien desservis. »
C’est tout le contraire pour les 780 employés du siège d’OVHcloud. L’éloignement leur faisait prendre la voiture. L’entreprise y remédie avec une indemnité de 200 euros par an, trois parkings à vélo abrités, douches et casiers, mais aussi ateliers de réparation de vélo. Et ça marche : 153 salariés l’ont adopté. « C’est ce qu’on voulait : accompagner la mobilité active, remarque Laura Berni, cheffe RSE. Et ça, dans un esprit santé. »
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Le Vélo Club de @n4eroubaixlm organise une balade cycliste de 25 km le 3/10 au départ de #Roubaix ➡️ https://t.co/z5hBYdxlVb 🚵 @FFCyclisme @VivonsVelo #RoubaixIciLeCyclisme pic.twitter.com/J4wNUJ9fVO
— Ville de Roubaix (@roubaix) September 29, 2020
Que pensez vous des 10km de bandes cyclables transitoires qui ont été créées à #Roubaix après le confinement?#JeanLebas, #Motte, #Gambetta, #Delory
— Alexandre GARCIN 🌿 (@AlexandreGarcin) September 29, 2020
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