Essenti’elles, un petit-déjeuner entre femmes, cinq fois par an
Publié le 23 octobre 2020|
Jus d’orange et croissant avant que ne s’engage une conférence sur un thème différent à chaque fois, puis des moments de partage. La formule d’Essenti’elles fait salle comble. Dix-sept euros pour une matinée seulement entre dames.
Une main se lève dans la salle de séminaire du Vélodrome. « Nous vous remercions de parler du droit d’exprimer de la tristesse sans culpabiliser. » Derrière son pupitre, Catherine Ternynck, docteure en psychologie et psychanalyste, réfléchit. Les 89 autres participantes à la première conférence des « Petit déj » d’Essenti’elles, depuis le confinement, lèvent leur tête masquée. « On psychologise beaucoup aujourd’hui. On ne parle plus de tristesse, mais de dépression. Ce n’est pas la même chose : il faut réhabiliter la tristesse », répond-elle enfin lors de ces questions-réponses qui viennent conclure la conférence d’une quarantaine de minutes qu’elle vient de donner sur le thème de la reconnaissance.
Aux premiers rangs, Danièle, Mouscronnoise de 74 ans, prend des notes comme elle le fait depuis 19 ans. « Je ne regarde même plus le titre des conférences avant de m’inscrire, sourit-elle. Je sais que le partage va être riche et que je vais repartir allégée et, en même temps, avec beaucoup de pistes de réflexion et de travail sur moi. »
La liberté de s’exprimer et des outils pour s’affirmer
C’est justement ce que cherchait Véronique Bizalion lorsqu’elle a créé cette association de femmes et pour les femmes en 2000. « Je trouvais qu’à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de choses pour nous, détaille la comptable, alors que les hommes avaient plein de choses pour réfléchir, se retrouver. » L’expérience des conférences l’a confortée dans ce choix. « Il y a une complicité qui se met en place, pointe-t-elle. On se rend compte qu’on vit les mêmes choses ». « On est plus libre de s’exprimer, abonde Danièle. J’ai beaucoup plus de retenue lorsqu’il y a des hommes. Je trouve que les échanges sont moins profonds lorsqu’ils sont là. »
Tout est confidentiel durant ces matinées. Le principe plaît. Le Vélodrome accueille 180 auditrices à chaque petit-déjeuner, 90 depuis l’arrivée du Covid-19. « 186 nouvelles personnes ont participé l’an passé, se réjouit Séverine Brodin, actuelle présidente. Elles ont entre 20 et 80 ans et on est là pour leur donner des moyens, des outils pour qu’elles s’affirment et soient en capacité de prendre leur place dans leur vie personnelle mais aussi dans la société. »
Infos pratiques
petitdejessentielles.com
Prochaine conférence : « La charge mentale des femmes », 5 décembre / 17€