Un plancher de fer, des murs en draps. Les Mountain Cutters réinventent deux cellules de religieuses dans la Halle de l’ancien couvent des Clarisses. Un marchepied, sur lequel on voit encore une trace de pas, donne l’idée de se réfugier à l’intérieur. « Les artistes ont voulu représenter la sobriété des sœurs qui ont vécu ici, leur isolement », explique Laura Mené, directrice de l’Espace Croisé. Elle leur a demandé de s’inspirer du lieu et de la ville dans leurs œuvres, comme le feront les trois prochaines expositions de l’année.

Des acteurs culturels responsables

Le centre d’art contemporain est un tremplin pour les artistes émergents. « Nous sommes un lieu de production et de diffusion d’art, mais aussi des acteurs responsables qui essaient de faire attention aux questions environnementales. » C’était évident que l’Espace Croisé se sentirait chez lui dans l’ancien couvent géré dans un esprit d’économie circulaire et de Zéro Déchet. « Nous sommes nous aussi dans une démarche de réemploi. » Un plancher ne sert plus à l’Opéra de Lille ? Il peut l’être ici. Des artistes veulent réutiliser des pièces déjà exposées dans leurs installations au couvent ? Le marchepied devant la cellule recréé dans la Halle en est l’exemple. Besoin d’un projecteur ou de matériel ? Le centre d’art et le collectif Zerm, qui chapeaute le lieu, ont décidé de mettre leurs moyens en commun.

Des projets… en attendant l’exposition inaugurale

En 2000, l’Espace Croisé est devenu roubaisien. Il proposait des ateliers depuis sa création, à Lille en 1994, mais voulait toucher un public plus large encore. D’ici, il monte des projets autour de la liberté d’expression, la laïcité, l’égalité homme-femme et très bientôt, la radicalité. Il propose des ateliers aux enfants de maternelle comme aux lycéens, le mercredi, de théâtre autant que sur le numérique. Le ministère de la Culture, la Région, le Département, la Ville de Roubaix, du mécénat le financent. Un adulte relais, pour nouer de nouveaux liens avec les habitants, et une personne en service civique, pour accueillir le public, viendront bientôt renforcer les deux salariés du centre. « Toutes nos activités sont gratuites », rappelle Laura Mené, impatiente de montrer l’exposition inaugurale au grand public.

Photos : A. Gadeau