Groupe : Roubaix en commun – Avril 2021
Publié le 24 mars 2021|
C'est dur d'avoir vingt ans en 2021.
Les chiffres sont alarmants. Près de 8 jeunes de 18 à 25 ans sur 10 déclarent avoir rencontré des difficultés financières pendant la crise sanitaire, selon un sondage Ipsos commandé par le syndicat étudiant FAGE (fédération des associations générales étudiantes).
Les étudiants n’échappent pas à ce triste constat : perte des jobs étudiants, perte de liens avec la suppression des cours physiques, isolement, incertitude des stages et de l’emploi, problèmes psychologiques.
- Pour pallier la précarité, la détresse psychologique due au distancié et à plusieurs autres problèmes inhérents à cette crise sanitaire, des aides existent et le gouvernement a repris en compte plusieurs mesures proposées par les syndicats. En ce qui nous concerne, par la voix de Mehdi Chalah, nous avions proposé lors du précédent Conseil municipal que la Ville de Roubaix soutienne, au niveau national, l’idée « d’ouvrir le RSA ou une quelconque aide d’urgence pour les 18-25 ans. Parce qu’à Roubaix, ville jeune, ce n’est pas seulement une nécessité mais une urgence ». Cependant, notre proposition n’a pas trouvé d’écho favorable parmi les élu.e.s de la majorité, pas même de la part de Madame Zouggach, conseillère départementale et adjointe au Maire en charge de la lutte contre la pauvreté, qui se félicite même que le département du Nord puisse supprimer des aides sociales dans la période (!!!)
Les étudiant.e.s roubaisien.ne.s doivent être résolument soutenu.e.s et accompagné.e.s, qu’il s’agisse de jeunes roubaisien.ne.s, ou des 10 000 étudiant.e.s qui font leurs études dans la ville.
Roubaix en Commun fait 3 propositions :
- Afin de ne pas rompre les liens entre étudiants dans cette période compliquée, de recréer une ambiance de travail plus stimulante et de briser l’isolement : ouvrir un espace de co-étude dans le respect des gestes barrières et du couvre-feu de 19h, permettant aux étudiants de retrouver un espace de socialisation et de solidarité nécessaires à leur équilibre.
- Proposer des missions d,’engagement aux étudiants :
mentorat, tutorat de jeunes pour prévenir le décrochage, médiation numérique, engagement solidaire, qui donnent accès à un revenu d’engagement. - Créer une bourse aux stages.
Soutien total aux artistes et travailleurs de la culture
Le secteur de la culture souffre terriblement de la crise sanitaire actuelle, aux côtés de la restauration et des bars et de bien d’autres secteurs évidemment comme les associations ou le sport. Respectueux des consignes pour combattre la pandémie, nous sommes de celles et ceux qui ne comprennent pas bien la logique qui conduit à maintenir la fermeture des lieux culturels. Si les grands rassemblements peuvent poser des difficultés, il est évident que les musées et les théâtres, comme les cinémas, lieux où les professionnel.le.s avaient mis en place des dispositifs sécurisés, ne sont pas des lieux à risque, à la différence des grands centres commerciaux.
Nous demandons donc la réouverture la plus rapide de ces lieux. Pour deux raisons : les professionnel.LE;S de la cule-ture sont loin de bénéficier toutes et tous des mesures prises pour prolonger l’intermittence ; les plasticiens privés aussi d’ateliers en milieu scolaire sont particulièrement en danger. Au-delà de cette question économique, nous affirmons qu’en ces temps de doute démocratique, d’isolement et d’angoisse, la culture est un bien essentiel, parce qu’elle émancipe, parce que le beau soigne les coeurs.
Nous saluons d’ailleurs les parcours étonnants de Djamel Cherigui, épicier roubaisien dont le premier roman » la Sainte Touche » a été présenté à la « Grande Librairie » de François Busnel et du rappeur ZKR, qui est passé en un temps record de son quartier bien-aimé du Nouveau Roubaix à la grande popularité : « Dans les mains » cartonne en tête !!!
la preuve que Roubaix peut compter sur la créativité des jeunes et que la culture est la meilleure réponse à celles et ceux qui stigmatisent Roubaix et sa population.
Le retour espéré à une vie presque normale dès que possible doit être l’occasion d’une refondation de l’action culturelle dans notre ville : utiliser les fonds de la relance pour multiplier les commandes aux artistes afin de leur redonner vie, lancer un grand programme d’éducation artistique et culturelle dans les écoles, collèges et lycées, ce qui donnera du travail aux acteurs et actrices culturel.le.s et surtout sera la meilleure réponse aux tentations de repli communautaristes.
C’est aussi parce que Roubaix est une ville-culture que peut y renaître une filière créative autour de la mode, défendue par Nadia Cattiaux à propos des enjeux de Maisons de Mode.
Une politique culturelle ne vit que parce qu’elle bouge, invente et évolue constamment. On ne peut se contenter de se reposer sur nos lauriers. Comme l’indiquait Michel David, quelle que soit la raison officielle de l’élimination rapide de Roubaix du concours pour être « capital française de la culture », c’est probablement la leçon à tirer de cette mésaventure. Pourquoi pas d’ailleurs proposer des états généraux de la Culture à Roubaix pour refonder une politique culturelle confrontée à de nouveaux défis : le numérique, la culture hors les murs, le soutien au secteur économique de la culture, le métropolisation et le transfrontalier entre autres ?
Karim Amrouni, Nadia Belgacem, Christian Carlier, Nadia Cattiaux, Mehdi Chalah (président), Michel David, Christiane Fonfroide, Dogan Kacmaz, Tonino Macquet, Marie-Thérèse Mantoni & Sadia Pamart pour le groupe Roubaix en commun.