Et s’il y en a une qu’il érige comme un étendard, c’est la fidélité. Fidélité dans la vie : Anthony a rencontré sa femme Céline il y a 23 ans. Ils ont suivi les mêmes études – l’académie des Arts à Tournai – et elle travaille à ses côtés depuis la naissance d’Ankama. Fidélité dans le travail : il a embauché des amis avec lesquels il a été étudiant et est très fier quand il « travaille avec des gens et que ça se passe bien ».  Fidèle en amitié : il a les mêmes depuis toujours.

Lorsqu’ils ont chacun misé 3000 euros pour fonder la société, ses acolytes et lui n’imaginaient pas le succès fulgurant qu’Ankama allait rencontrer. A l’âge de 28 ans, il a dû gérer le recrutement de 80 personnes en apprenant sur le tas toutes les compétences juridiques en la matière. Un sacré accélérateur d’apprentissage ! « C’était l’aventure et cela nous a permis d’acquérir une certaine forme de « double » liberté : celle d’avoir les moyens de faire ce qu’on veut. »

De trois associés, ils sont passés à deux. Quand Anthony se définit comme directeur créatif, son beau-frère Camille Chafer occupe le poste de directeur technique. « Il dit de moi que je suis fou ». Leurs deux profils se complètent à merveille : lui, le fils de fleuristes qui faisait les marchés avec ses parents et Camille, le fils de profs.

Il est plutôt du genre à faire confiance à ses employés et leur offre un cadre de travail agréable : salles de sport, de cinéma, avec des avantages non négligeables comme zéro jour de carence et une crèche ! Son avis sur le télétravail ? « Je n’y crois pas, surtout pour la création en équipe. On a besoin d’être ensemble autour d’une table. Les trois premiers mois du confinement, j’ai cru devenir fou ! »

Au départ, Ankama était vouée à créer des sites internet et des jeux vidéo. Dofus a été le premier à connaitre un gros succès, trois ans après les débuts de la société. Aujourd’hui, Ankama c’est toujours des jeux en ligne mais aussi des jeux de plateau, des livres (BD, mangas, artbooks, romans) et des films d’animation. Ce qui anime Anthony, c’est l’écriture. « J’adore raconter des histoires ».

Des histoires, il en raconte aussi à ses quatre enfants âgés de 21 ans à 2 ans. Papa très présent, « surtout pour les deux plus jeunes car les deux grands sont nés dans l’effervescence de la création de la société ». Il en parle avec beaucoup de tendresse même s’il ne connait pas tout à fait leurs dates de naissance. Mais il est comme ça Anthony, il n’accorde pas de signification particulière aux dates. « Je ne sais jamais quel jour on est, mais à trois jours près je suis ok » s’amuse-t-il ».

Gros bosseur, il a fait construire sa maison à 300 mètres d’Ankama. Ainsi il travaille de 8h à 20h sans perdre de temps dans les transports. Cela tombe bien il n’a pas le permis ! Et avoue jouer au badminton 6 heures par semaine, lire beaucoup et regarder énormément de films. Il concède qu’aujourd’hui il ne joue plus aux jeux vidéos. « Mais je les teste et c’est mon travail ». En ce moment il teste la version alpha du petit dernier après Dofus et Wakfu : Waven . Une vie bien remplie pour un homme resté simple avec une âme d’enfant.

Crédit Photos : Anaïs Gadeau, service Communication, ville de Roubaix