Sabrina , coach sportive Boxe

Sabrina aime les challenges. A 6 ans, elle suit son père dans une salle de boxe et découvre son univers encore très masculin. Elle s’accroche et persévère dans cette discipline qui lui plait et lui permet de surmonter sa timidité et des difficultés scolaires. A 16 ans on lui propose d’entrainer les « petits ». Un peu surprise, elle accepte néanmoins. Aujourd’hui elle entraine les femmes de la team AFC-MMA de Roubaix.

Depuis les années 2000, l’arrivée des filles dans la boxe lui apporte une grande satisfaction : « Les mentalités ont changé ». Même si à l’entrainement, il n’y plus de différences entre les femmes et les hommes, les a priori persistent quand on voit arriver une femme dans le monde du sport ou du coaching. « J’aime les avant / après. Les regards méfiants avant la séance, qui s’illuminent ensuite »

Formatrice en insertion professionnelle et enseignante en école de commerce de métier, elle s’est réorientée après la naissance de sa fille et la longue « pause Covid ». Poussée par ses amies qui apprécient ses entrainements et qui lui demandent des conseils, elle se lance dans l’entreprenariat coaching en s’inspirant de sa pratique sportive. Elles effectuent désormais des ateliers boxe dont l’objectif est l’insertion professionnelle et sociale.

Comme modèle féminin elle cite spontanément sa mère : « Je me suis toujours demandé comment elle faisait… elle travaillait à l’usine, et à la maison elle faisait le ménage, les repas, s’occupait des enfants ! » Récemment, elle avoue avoir été bluffée par les femmes de l’équipe féminine de rugby de Villeneuve d’Ascq : « des guerrières !»

Elle milite pour qu’on aide encore plus les femmes harcelées et violentées, insistant sur le travail à faire sur le mental et l’accompagnement pour les sortir de leur milieu.

Amandine, policière municipale

Amandine a toujours baigné dans le monde de la protection des personnes. Fille d’un sapeur-pompier volontaire, elle devient à 11 ans Jeune Sapeur Pompier (JSP) . Pendant ses études de psychologie (spécialisées dans la psychologie animale eut se spécialiser dans la lutte contre la maltraitance animale Et contente d’être proche de la LPA) elle est bénévole à la Protection Civile. Lors d’une mission , elle découvre la gendarmerie et décide de l’intégrer. Elle passera 6 ans en escadron départemental de sécurité routière avant de rejoindre la Police Municipale de Roubaix en septembre 2021.

Son parcours traduit sa volonté de lutter contre la routine professionnel, l’adrénaline quotidienne lui permettant de ne jamais s’ennuyer.

Une femme qui l’a marqué dans sa carrière : Camille, rencontrée dans son 1^er peloton en gendarmerie. Cette femme de collègue, gendarme de terrain elle-même, a rejoint le Centre Opérationel de la Gendarmerie. Elle est aujourd’hui la photographe officielle de la Gendarmerie en région Bretagne : «Une femme pleine d’ambition, qui a beaucoup de projets mais aussi une douceur incroyable. En plus de son rôle de maman, elle a réussi sa carrière. »

Est-ce qu’elle identifie des difficultés particulières quand on est une femme dans son métier ?

« Si la femme est l’égale de l’homme, au travail il faut se donner les moyens de réussir, et d’abord en surmontant la peur du jugement. On doit faire encore plus ses preuves… On m’a plus souvent testée, pour savoir si j’étais digne de confiance. Une fois la confiance gagnée, tout va bien. On a besoin d’hommes et de femmes pour les interventions diverses. Une femme peut apporter une plus-value, désamorcer des problèmes.»

Des idées pour améliorer la place des femmes dans notre société ? Pour Amandine, il faut dès le plus jeune âge, éduquer à l’égalité femmes/hommes. Et à l’âge adulte, mettre fin définitivement aux inégalités salariales

Enza, responsable sécurité chez Vilogia

Se considérant comme une autodidacte dans le domaine de la sécurité, Enza travaille chez Vilogia depuis 22 ans, « au service des locataires ». Sa découverte du logement social, elle l’a faite sur le terrain, d’abord comme chargé de clientèle à Roubaix : « Ma plus belle expérience professionnelle ». Elle a d’ailleurs gardé des liens forts avec certains habitants des quartiers de la ville.

Son credo tient en 3 mots : empathie, écoute, compréhension

Elle admire les femmes fortes, volontaires et persévérantes, aux parcours de vie exceptionnels. Elle cite C.J. Walker, la 1ere millionnaire noire américaine (découverte récemment dans la série « Self Made »), Bernadette Chirac, mais aussi toutes ces femmes rencontrées dans les quartiers de la ville, souvent seules pour élever les enfants, courageuses, qui veulent « s’en sortir ». Pour améliorer le sort des femmes dans le monde elle milite surtout pour l’éducation des jeunes filles, seule arme pour leur permettre de lutter contre un avenir tout tracé.

Son expérience lui a montré qu’une femme doit toujours « en faire plus », affronter le regard des hommes, faire ses preuves : « au départ on est toujours testée… mais quand les doutes sont levés, on peut établir de vrais rapports de confiance ».  Une fois les différences acceptées, une femme peut selon elle devenir une réelle valeur ajoutée au sein d’une équipe. « A nous de montrer qu’on n’est pas un petit objet fragile ! »

Crédit Photo : Anaïs Gadeau , service Communication, ville de Roubaix