[Portraits] 9 Roubaisiennes à l’honneur (3e partie)
Publié le 22 mars 2022|
A l’occasion de la Journée Internationale du Droit des Femmes, la ville de Roubaix a mis à l’honneur 9 femmes qui se distinguent par leurs métiers et leurs fonctions. Elles ont été décorées par le maire, Guillaume Delbar, et Christian Belpaire, le directeur de la police Municipale. Troisième et dernière partie de notre série de portraits.
Martine , intervenante sociale au Commissariat de Roubaix
Très attachée à la ville de Roubaix, Martine a toujours fait le choix d’y travailler. Elle y apprécie le dynamisme du tissu associatif, « le plus dense et riche de France ». Après une carrière dans le domaine social (elle a dirigé le centre social du Pile pendant 13 ans) et de l’accompagnement du handicap, elle décide de revenir « sur le terrain, en lien direct avec la population ».
Depuis septembre 2021, elle est l’un des 3 piliers (avec une psychologue et une juriste de France Victimes SIAVIC 59) du Pôle Santé mis en place par le Commissaire Haroun au sein du Commissariat de Roubaix. Concrètement, elle reçoit chaque personne qui vient déposer plainte. Elle écoute et accompagne la victime dans ses premières démarches d’urgence et l’oriente vers les services compétents.
Au cours de sa carrière, elle a pu constater une évolution de la prise en compte des violences faites aux femmes : « Cette violence a toujours existé mais on en parle heureusement beaucoup plus, la parole est libérée »
Elle tient particulièrement à exprimer son admiration et son soutien aux femmes courageuses qui, après parfois 20 ans de souffrances psychologiques et physiques, osent faire la démarche de déposer plainte : « J’essaie de faire tout ce que je peux pour qu’elles puissent ensuite se remettre en mouvement. Victime n’est pas une identité, elles doivent prendre conscience des solutions qui existent pour s’en sortir »
Une femme ayant marqué sa carrière ? Marie-Agnès Leman, militante sociale dans le quartier de l’Alma et ancienne adjointe au Maire de Roubaix, en charge du logement : « Elle m’a donné le goût et les clefs de l’action collective »
Anne-Claire, gardienne de la Paix
Alors qu’elle se destinait à une carrière dans le monde du sport après ses études de STAPS, Anne-Claire découvre la Police Nationale au début des années 2000. D’abord adjointe de sécurité à Amiens, elle obtient son concours de Gardien de la Paix en 2007 et commence sa carrière en Ile-de-France. Souhaitant se rapprocher de sa famille, elle arrive à Roubaix en 2020 au sein de l’unité Police Secours. Depuis Septembre 2021, elle est cheffe de groupe de la BST (Brigade Spécialisé de Terrain) dans le quartier de l’Alma.
Dans son métier, elle apprécie la diversité des missions, l’absence de routine, et surtout le sens du service à la population. Certes, le fait d’être une femme provoque toujours au départ un peu d’appréhension de la part des collègues masculins, mais le travail quotidien permet de gommer rapidement les « différences » et de mettre fin aux éventuelles remarques sexistes : le respect est dû également à celles et ceux qui portent le même uniforme.
Grande sportive (elle pratique toujours le football à un bon niveau) elle a pour modèle la basketteuse Céline Dumerc, petite de taille mais persévérante et déterminée, ce qui lui a permis d’avoir une très belle carrière.
Interrogée sur ses souvenirs professionnels, positifs et négatifs, Anne-Claire évoque spontanément des situations de conflits hommes/femmes : « ces problématiques sont très présentes dans la population, au quotidien. Heureusement, la justice a bien évolué sur ces dossiers et aujourd’hui les femmes sont mieux protégées ». Il faut selon elle aujourd’hui agit concrètement sur les différences de salaires et de traitements entre les hommes et les femmes, notamment dans le monde du travail et dans les entreprises privées, là où , dans la fonction publique ou dans le monde sportif, les choses ont positivement évolué.
Olivia, juge des enfants
Roubaisienne de naissance, Olivia a fait ses études à Roubaix et y a vu naitre ses enfants. Elle est depuis 2018 l’une des 13 juges des enfants du TGI de Lille, particulièrement en charge des quartiers de l’Alma et de l’Epeule.
D’abord juriste dans le monde de l’entreprise (elle passe plusieurs années chez Okaïdi à Roubaix), elle entre au TGI « par la petite porte », en tant que greffière (ce qui lui permet aujourd’hui d’apprécier particulièrement son duo avec Nawel, sa greffière). Elle rejoint la magistrature en 2009, comme juge des enfants à Béthune, puis à Lille comme juge aux affaires familiales (tutelles des mineurs)
Pourquoi ce choix de devenir « Juge des enfants » ? Pour cette juriste qui a fait du droit par goût de la rigueur, c’est la passion pour l’humain : « Quelque chose se joue dans le cabinet du JDE…on entre dans la vie des gens et il faut créer la relation de confiance»
Cette relation de confiance est d’autant plus importante dans sa mission d’assistance éducative. Elle affirme d’ailleurs que si elle est juge, elle n’est pas là pour « juger », mais pour aider les gens à débloquer les situations.
Dans le monde très féminin de la magistrature (seulement deux hommes parmi les 13 juges des enfants du TGI de Lille), elle n’a jamais ressenti de problème entre les femmes et les hommes. Toutefois, elle souhaite faire passer un message aux jeunes filles : il faut s’accrocher aux études, faire des formations, pour devenir libres et autonomes. Des valeurs transmises par sa maman, enseignante à Roubaix qui lui a montré l’exemple d’une femme indépendante, financièrement et philosophiquement.
Crédit Photo : Anaïs Gadeau , service Communication , ville de Roubaix