Roubaix en commun se félicite qu’après des années d’attente, la MEL ait décidé un ambitieux programme d’investissement dans les transports publics. Il est impératif pour des raisons tant sociales qu’environnementales que notre réseau de transports en commun soit enfin mis au niveau des besoins, actuels et futurs. On doit saluer le fait qu’il soit prévu de desservir certains des quartiers les plus défavorisés de notre ville mais aussi d’établir de vrais liens avec les communes voisines rendant ainsi à Roubaix sa centralité métropolitaine.

Il faut cependant s’interroger sur certain choix de tracé et surtout sur les modalités de prise de décision et la place laissée à la participation des citoyens. On doit regretter l’absence de débat au sein du Conseil municipal du 31 mars 2022, on nous a demandé d’approuver un vœu entérinant les choix de tracés, texte communiqué à quelques heures du conseil. Il est de notre responsabilité d’élus de pouvoir nous prononcer en toute connaissance, et non à la va vite, sur des sujets d’une telle importance pour l’avenir de notre ville et de ses habitants.

Roubaix en commun considère qu’une vraie participation citoyenne en amont des projets d’aménagement constitue un élément clé de la démocratie locale. La participation ne meut se résumer à la communication aux citoyens de conclusions déjà prises sans les consulter. Avec de telles méthodes, il faut craindre de découvrir bien tard des oppositions justifiées à certains aspects du projet, entraînant des risques de tension stérile mais aussi de retard dans la réalisation.

Il est vraiment dommage qu’on nous présente successivement en Conseil municipal des décisions concernant différents aspects de la mobilité : voies cyclables, puis deux roues en libre-service l’an dernier, et aujourd’hui tramways et bus à haut niveau de service. On perd ainsi l’occasion unique de mener une réflexion d’ensemble sur la mobilité, au sein de notre ville, avec les communes voisines et au-delà. Il est frappant que dans le projet actuel ne soit prévue aucune articulation avec le train, qui nous met pourtant en connexion directe avec les pôles d’emploi de Lille et de Courtai, ni aucune amélioration de la liaison aux pôles universitaires de Villeneuve d’Ascq pourtant cruciale pour beaucoup de jeunes, et presque rien sur le partage de l’espace public.

Pour résumer, une regrettable absence de vision d’ensemble sur l’avenir de notre ville et notamment la mise en œuvre des transitions requises face à la situation sociale et aux enjeux climatiques. Dommage.

Karim Amrouni, Nadia Belgacem,
Christiane Fonfroide, Dogan Kacmaz
et Sadia Pamart désignée présidente du groupe Roubaix en commun