Groupe : Gauche Républicaine et Sociale – Février 2023
Publié le 2 février 2023|
Avons-nous mérité ça ? (Partie 1)
Il est temps de faire le bilan à mi-mandat. Et le compte n’y est pas.
Depuis juillet 2020, il y a deux ans et demi, Guillaume Delbar commençait son second mandat. Il annonçait une méthode : « la gouvernance apaisée » et un programme : »la renaissance de Roubaix! » Rien n’est jamais tout bon ou tout mauvais et on pouvait espérer du bon avec ce second mandat qu’on imaginait plus solide, fort de l’expérience précédente.
Ca n’a pas mal commencé : successivement la Ville a signé un vaste projet de rénovation urbaine, un projet partenarial d’aménagement et le SDIT promet de relier Hem et Tourcoing par l’Est et le Nord de la ville, donnant de l’air à ces territoires fragiles.
Mais très vite ça a déraillé. Le pire est cette faute morale avec les « affaires », l’une pour complicité de détournement de fonds par négligence, l’autre pour escroquerie en bande organisée, impliquant plusieurs élus ; le 1er adjoint a reconnu les faits : l’appel porte donc sur la qualification judiciaire des faits et non sur leur réalité. Quels que soient les résultats fort tardifs de ces procès, le mal est fait : une perte complète d’autorité dans une ville qui en a tant besoin, un discrédit politique qui nourrit le populisme, une image dégradée, un pouvoir d’influence déclinant (même quand Roubaix réintègre la majorité de la Mel, c’est Tourcoing qui obtient des vice-présidences !!!).
La majorité perd les pédales et ça se voit : l’ambiance en mairie est délétère. Des agents qui restent l’arme à pied dans l’attente illusoire de l’arbitrage d’un élu rarement présent. Un état-major issu de la majorité précédente soigneusement écarté. Une mémoire du territoire qui ne s’est pas transmise.
Par ailleurs, on observe la destruction pure et simple d’un secteur essentiel de l’action publique, celui de l’insertion et de l’emploi. Dans une ville où le chômage est hors normes, nous aurions besoin d’un dispositif surpuissant, coordonné, au contraire, la Mission Locale et la MIE sont en état de choc, leurs partenaires s’enfuient. Moderniser c’est bien, mais encore faut-il mobiliser au lieu de faire du management autoritaire.
Enfin, on va de bévue en bévue. L’affaire de la rue du Château qui a vu la Ville donner son accord aux promoteurs de Vinci Immobilier, connus pour leur rage de démolition, pour liquider un témoin historique unique des débuts du textile à Roubaix, est exemplaire de ce mélange d’arrogance, d’amateurisme, et de complaisance pour les promoteurs, qui conduit à abîmer la ville.
A suivre…
Président : Tonino Maquet, Mehdi Chalah,
Nadia Cattiaux et Michel David