Groupe : Roubaix en commun – Juin-Août 2023
Publié le 8 juin 2023|
Roubaix : label ville d'Art et d'Histoire, un label menacé aujourd'hui ?
C’est grâce à René Vandierendonck, maire de Roubaix, que notre ville fut la première dans le Nord à gagner le label de ville d’Art et d’Histoire.
En 2001, cela permettait de valoriser la prestigieuse histoire de Roubaix et de rendre hommage à tous les acteurs d’une formidable aventure industrielle de plus de 150 ans, qui voit passer la population de 8300 habitants en 1810 à 124.000 en 1896.
Avec le label, la ville aux 1000 cheminées rend hommage à ces milliers de travailleurs flamands, polonais, italiens, portugais, algériens, marocains, africains, qui, par leur travail, ont fait la prospérité de notre ville.
Etre les héritiers de cette histoire tisse les liens entre les habitants et nous oblige à servir notre patrimoine.
Officiellement le label ville d’Art et d’Histoire « qualifie des territoires qui conscients des enjeux que représente l’appropriation de leur architecture par les habitants, s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la qualité architectural du cadre de vie ».
Aujourd’hui, comment peut-on prétendre être ville d’art et d’histoire et laisser Vinci construire une énième résidence pour étudiants en restant sourd aux milliers de Roubaisiens mobilisés pour empêcher la destruction de l’une des dernières maison de fabricants, témoin des prémisses de l’industrie textile d’avant 1850.
Avec la colonne des baisers d’Émile Déré, un des très rares monuments sur la Commune de Paris, sauvé de l’oubli par M.Gaudichon le conservateur du musée, comment peut-on se prétendre ville d’art et d’histoire en refusant un totem à cette colonne comme il y en a pour tous les autres édifices remarquables de Roubaix, comme nous l’avons déjà demandé avec les amis de la Commune ?
Comment peut-on se prétendre ville d’art et d’histoire avec les projets de rénovation urbaine que nombre d’architectes qualifient de destruction urbaine ?
A l’Alma, la majorité » municipale veut rayer de la carte une histoire collective et des bâtiments de qualité.
Et que dire du projet à l’Epeule où la municipalité veut supprimer les courées et la rangée des maisons de la rue des Ogiers ? Faut-il rappeler au Maire de Roubaix, que les courées*, toutes réhabilitées, font partie de notre patrimoine remarquable ?
Face à l’urgence à agir contre le réchauffement climatique, les experts du GIEC sont catégoriques sur les effets désastreux des démolitions-reconstructions.
Face aux immenses besoins de logement, 7000 demandes, à Roubaix, déposées en mairie, disons – NON aux démolitions / – OUI aux rénovations.
Karim Amrouni, Nadia Belgacem, Christiane Fonfroide,
Dogan Kamacz et Sadia Pamart désignée présidente
du groupe Roubaix en commun
*4 mai 2023 : au conseil municipal, la majorité municipale vote la suppression de l’éclairage dans les courées !