Retour sur les émeutes urbaines
Publié le 4 octobre 2023|
La France a connu un épisode de violences urbaines sans précédent du 27 juin au 7 juillet 2023. Roubaix a fait partie des 516 communes qui ont connu ces violences. Après un été consacré à répertorier les dégradations subies voici un premier retour sur ces événements.
C’est au croisement des 3 villes de Roubaix-Hem-Lannoy que les émeutes ont débuté la nuit du 27 au 28 juin. Très vite chacune des soirées qui s’en sont suivies ont fait l’objet de débordements et de scènes de violences urbaines.
Quel bilan tirer de ces 10 jours de tensions ?
Le premier bilan est matériel. La Ville de Roubaix a fait le bilan des installations publiques qui ont été touchées et comptabilise pas moins de 19 bâtiments publics qui nécessitent une action de réparation voir de reconstruction, sans compter les nombreuses portions de voiries qui ont été dégradées par des feux de poubelles ou des mobiliers urbains dégradés. Le préjudice pour la ville est estimé à 1,5 million d’euros. Ce montant est celui déclaré aux assurances mais aussi aux services de l’État pour que la Ville ne soit pas seule à participer au financement des réparations.
La Ville a également orienté comme elle le pouvait les entreprises et les commerçants qui étaient souvent démunis devant cette situation exceptionnelle. Guillaume Delbar, maire de Roubaix, mais aussi de nombreux élus sont allés à la rencontre des victimes directes au lendemain de ces émeutes. Au total, une trentaine de commerçants et d’établissements ont été touchés par ces émeutes à Roubaix. Bar-tabac, opticien, pharmacien, café, hôtel, supermarché, entreprises… Les dégâts ne sont pas que matériels car des personnes se retrouvent sans emploi et certains commerçants sont traumatisés par le déferlement de violence auquel ils ont assisté.
Un réseau de caméras qui s’est révélé essentiel
Dans cette situation exceptionnelle, le réseau de caméras et notre Centre de Supervision Urbain se sont révélés être des atouts précieux pour guider les forces de sécurité (policiers, CRS, pompiers) sur les zones à risques afin de limiter les dégradations et les mises en danger de personnes.
C’est la nuit du 29 au 30 juin qui a probablement été la nuit la plus intense à Roubaix. Celle où le Colisée a été vandalisé et où des groupes très organisés ont multiplié les actes d’incendies volontaires, de destruction de caméras de surveillance, d’effractions de commerces et même d’une tentative de braquage du distributeur de la Poste.
Fort des images du réseau de vidéosurveillance des arrestations ont pu être effectuées pendant les soirées d’émeutes. Les enquêteurs qui poursuivent leurs investigations ont pu interpeller trois des auteurs de l’attaque du Colisée début août. Ils ont été jugés pour des peines de prison allant jusqu’à 18 mois.
Des agents mobilisés
Les agents de la Ville ont été mobilisés pour intervenir sur les différentes situations rencontrées. Police municipale, propreté urbaine, médiateurs, voirie, cadre de vie, mairies de quartiers, services juridiques, maintenance et services techniques… tous les départements de la Ville ont agi pour faire oublier les stigmates des actions de dégradations et continuent leurs actions en ce sens.
Un travail de fond sur la jeunesse
Un travail de fond va être organisé pour se poser toutes les questions sur la jeunesse. L’objectif sera, au regard de ce qui s’est passé et même si le côté mimétisme national a été la cause principale de ce qu’a vécu Roubaix, de libérer la parole et de revisiter tous les dispositifs en place à Roubaix à destination de notre jeunesse roubaisienne.
Crédit Photo : Anais Gadeau, service Communication, ville de Roubaix