Groupe Roubaix en commun – Mars 2024
Publié le 22 février 2024|
Quelle place publique laissée aux femmes ?
8 mars : Journée internationale du Droit des femmes.
25 novembre : Journée contre les violences faites aux femmes.
Egalité Hommes-Femmes : « grande cause nationale » du second quinquennat du PR. E. Macron. Et chaque fois, l’occasion d’évoquer la charge mentale, le plafond de verre, les féminicides (102 en 2023 au niveau national), les études scientifiques, le travail à temps partiel, le harcèlement, l’absence d’écoute…
Des rappels indispensables !
Mais le diable se cache dans les « détails », dans le quotidien.
Si de nombreuses études pointent le sentiment d’insécurité dans les transports et la nuit venue, il faut parler ici du partage de la rue, des équipements et des aménagements.
Là encore, nos collectivités ont une responsabilité.
Courses, école, habitudes… sait-on que les femmes marchent plus que les hommes ? Dès lors, ne faudrait-il pas les écouter quand elles réclament des trottoirs plus larges ou un éclairage plus adapté ?
Sait-on que les city-stades et autres skate parks sont, à une écrasante majorité (entre 85 et 100% !), fréquentés par les garçons ? Alors, où sont les équipements sportifs extérieurs gratuits pour les jeunes femmes ?
Sait-on que les petits footballeurs occupent l’essentiel des cours d’école alors que les filles doivent se contenter des côtés ? Alors qu’est-ce qu’on attend pour végétaliser toutes des cours de récréation ? C’est non seulement bénéfique pour le climat mais aussi pour l’apprentissage du vivre ensemble ! (Ou que fait-on pour favoriser des équipes mixtes de sport collectif ?)
Quelle femme – sans enfant à surveiller – s’est-elle déjà posée tranquillement sur un banc public sans craindre d’être importunée ?
Les études sociologiques sont sans appel : la tâche est immense pour rééquilibrer l’usage de l’espace urbain.
La réussite passera par l’éducation. Elle dépendra aussi de la volonté politique, nationale ou locale.
Il faut donner des signes !
Faut-il rappeler qu’en 2018, seul 1,8 % des rues de Roubaix portait le nom d’une femme ? La carte du « matrimoine » établie par la municipalité n’est qu’affichage cosmétique.
A-t-elle permis le rééquilibrage, pourtant nécessaire en ce domaine ?
Faut-il, aussi, pointer que les services municipaux ne comptent pas une seule femme à la tête d’une direction du pôle aménagement de la ville, quand elles sont « naturellement » chargées de l’enfance et de la famille.
Notre groupe entend dépasser cette vision archaïque, hémiplégique, de la ville : il soutiendra toutes les démarches citoyennes qui permettront aux femmes de vivre la ville comme elles l’entendent, à tout âge et à toute heure.
La Défense des Droits des Femmes est un combat quotidien et notre ville doit en faire une priorité.
Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun