L a sécurité souffre d’un discours fortement politisé en France. Elle est un élément clivant entre droite et gauche. La police de proximité a été mise en oeuvre par Jospin en 1998. Elle consistait à installer des policiers au contact de la population, dans le but de prévenir la délinquance, répondre aux demandes locales de sécurité et instaurer une relation de confiance entre agents et citoyens. Elle a été abandonnée en 2003 par Sarkozy. Son éventuelle remise en oeuvre par l’État, ne fait même plus l’objet de débat.
Les citoyens expriment un besoin croissant d’une présence humaine rassurante. Rappelons que l’idée d’une police des transports, ainsi que la mise en réseau de la vidéo surveillance découle du rapport du sénateur socialiste René Vandierendonck. Ainsi les villes se sont substituées à l’État pour assurer une présence humaine sur leur territoire en recrutant 20 000 policiers municipaux pour compenser la baisse des effectifs. Or, les villes comme Roubaix doivent assurer des services qui ne se limitent pas à leurs habitants (action sociale, prévention, culture…). Les charges ne sont pas équitablement réparties sur la métropole. Le montant des taxes locales atteint des montants prohibitifs qui accentuent la concentration de la pauvreté. À défaut de construire un réel outil de péréquation, il est nécessaire que la MEL se dote de nouvelles compétences, afin de répartir les charges plus équitablement.
Nous demandons que le Conseil Municipal soit porteur auprès de la Mel de l’urgence à engager une réflexion sur le contenu et les modalités de la mise en place d’une police métropolitaine de sécurité du quotidien sur les bases et les propositions du rapport sénatorial. L’élargissement des compétences MEL qui en découlerait est le moyen d’apporter une réponse cohérente et plus solidaire aux habitants en matière de sécurité au quotidien. Elle est enfin le moyen de dépasser les contraintes liées à la disparité des potentiels fiscaux de ces mêmes communes et de tenir compte, en même temps, des charges de plus en plus lourdes supportée par les villes centre.

Marjolaine Pierrat-Ferraille, Pierre Dubois, Arnaud Verspieren,
Tonino Macquet, Mehdi Massrour, Dominique Pelletier
pour le groupe “Roubaix respectée”