Groupe Gauche Républicaine et Sociale – Février 2025
Publié le 23 janvier 2025|
« Soyons positifs » certes, soyons surtout lucides !
Les voeux 2025 de la ville de Roubaix nous invitent à être positifs. Un bon conseil quand l’ambiance est anxiogène. Mais la méthode Coué n’efface pas le réel.
Deuxième ville du Nord !
En fin d’année, l’INSEE a publié les données actualisées de Roubaix. Notre ville est de nouveau la seconde ville du Nord, devant Tourcoing et se rapproche du seuil des 100 000 habitants. Preuve s’il en est que la thèse de la majorité sur la décroissance n’a rien à voir avec la réalité. La « décroissance « est un fait et ne saurait être un objectif. Certes, notre commune est dense, mais à peine plus que Lille. Certes, nous avons hérité de rues étroites et d’un manque certain de verdure. Il faut donc « dédensifier » pour gagner de l’espace pour les mobilités douces et pour la transition écologique. Mais cela ne veut pas dire que la population doit décroître : les démolitions prévues dans les quartiers populaires sont compensées par des constructions denses dans le secteur résidentiel. En clair, la « décroissance » n’est plus à Roubaix ni une réalité ni un objectif.
Démolitions ou réhabilitation
Au nom de cet objectif imaginaire, la ville défend des démolitions très lourdes sur l’Épeule et l’Alma. Un large consensus réunit architectes, urbanistes et citoyens pour plaider une réorientation partielle de ces projets. Pour 3 raisons : d’un point de vue écologique, il faut réhabiliter et non démolir, en période crise grave du logement, il est aberrant de détruire des logements réhabilitables et enfin, s’agissant du coeur historique de l’Alma ou des 5 courées de l’Épeule, il faut préserver notre patrimoine. Attention, nous ne sommes pas contre toute démolition, justifiée pour des immeubles insalubres et pour permettre un bon projet urbain, mais il faut démolir seulement quand c’est la seule solution.
Et la pauvreté, on en parle ?
46% !!! 46% de la population sous le seuil de pauvreté. C’est le dossier politique principal. Un taux qui a augmenté depuis 10 ans, c’est le signe d’un échec flagrant. Certes, la concentration de la pauvreté est mesurée à partir des revenus traçables, et une partie de la population se bat contre la pauvreté en développant des activités économiques de subsistance. Certes, cette concentration est le résultat de logiques métropolitaines de ségrégation sociale, d’un parc de logement qui favorise l’accueil des plus précaires, et de la dégradation de la situation nationale dans une ville où l’on baisse chaque année le budget du CCAS. Mais il n’empêche : ce devrait être le principal dossier d’une majorité proche des habitants et d’un débat politique préparatoire aux échéances électorales qui arrivent. Au travail !
Président : Tonino Macquet, Medhi Chalah,
Nadia Cattiaux et Michel David