[Portrait] Laurent Meheust : la danse de Marseille à Roubaix
Publié le 22 janvier 2025|
A la tête du Gymnase depuis deux ans et demi, Laurent Meheust mène la danse d’une équipe d’une dizaine de collaborateurs à laquelle il apporte toute son expérience de la médiation culturelle à l’échelle internationale.
Bio Express
2002-2004 : Maitrise en médiation culturelle de l’Art à Marseille
Octobre 2011 : Ouverture du KLAP Maison pour la danse à Marseille
Novembre 2018 : Directeur de l’European Dance development Network
Février 2022 : Arrivée au Gymnase en tant que directeur
Né à Toulon, Laurent a grandi entre Aix-en-Provence et Marseille. « La Région Hauts-de-France était celle que je connaissais le moins. » Depuis deux ans et demi, il n’a pas complètement abandonné son sud natal. « Je maîtrise parfaitement la ligne TGV Lille-Marseille. 4h30 de trajet, parfait pour travailler. » Ses collaborateurs s’en amusent, ils savent que pendant le trajet, Laurent fourmille d’idées et peut les abonder de mails.
Rayonnement international
La perspective d’être à la direction d’un projet l’a séduit, et l’idée de « faire le grand écart entre Marseille et Lille » l’a challengé. « A Marseille, j’étais directeur adjoint de la KLAP Maison pour la Danse depuis 14 ans. Cela faisait 22 ans que j’y vivais et j’avais très envie d’un nouveau challenge professionnel. »
A la tête du Gymnase, ses missions avec son équipe sont multiples : accompagner et produire les artistes, diffuser la danse, sensibiliser les publics. Depuis deux ans et demi, le Gymnase a rejoint un réseau européen qui regroupe 58 organisations dans 28 pays différents. Il s’agit de L’European Dance Development Network, dont Laurent est le co-président. Le Gymnase est au cœur de projets de coopération internationale. « Un tiers de notre programmation est internationale. »
« Tout est politique. Je milite pour l’ouverture des esprits et l’accessibilité de la culture à toutes et tous. »
S’il maîtrise parfaitement l’anglais à force de déplacements à l’étranger et de pratique au quotidien, Laurent a souhaité mettre à niveau ses collaborateurs. La structure a ainsi financé une formation en anglais à l’ensemble de l’équipe. Et pour ajouter du ludique à la pratique, une réunion d’équipe par mois se fait en anglais. « C’est tout bête mais cela permet à chacun de s’exprimer, sans avoir peur de son accent ou de se tromper de formulation. C’est bienveillant et ça fait progresser tout le monde. »
Le jeune public forever
Le cheval de bataille du Gymnase, c’est la sensibilisation du plus jeune public à la danse. « Nous avons été les pionniers à proposer des spectacles pour les petits dès la crèche mais aussi pour des adultes qui assisteraient pour la première fois à un spectacle de danse. », précise Laurent. Le Festival « Forever Young » (initialement appelé « Les petits pas ») propose chaque automne, des créations récentes avec des formes innovantes d’immersion et de participation. Le festival vient juste de fêter ses 20 ans. Son petit frère, « Le Grand bain » prend le relais au printemps. Le festival propose quatre semaines non-stop de représentations qui inondent toute la région (30 villes touchées) et qui appréhendent toute la palette esthétique de la danse. Autre engagement pour la jeunesse : le projet du Contrat Local d’Education Artistique (CLEA) danses urbaines, avec le soutien de la Ville de Roubaix et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Hauts-de-France qui permet aux écoliers roubaisiens d’être sensibilisés à la danse contemporaine.
Et cerise sur le gâteau, « Nos festivals se terminent toujours par un rendez-vous festif et joyeux ». Original non ? La culture populaire et la danse ne sont pas incompatibles et c’est l’un des combats de Laurent : « Tout est politique. Je milite pour l’ouverture des esprits et l’accessibilité de la culture à toutes et tous. »
Quand il ne pense pas « danse », Laurent aime se ressourcer en lisant. De la littérature contemporaine essentiellement, il cite quelques auteurs qui ont ses faveurs : Simon Johannin, James Baldwin ou encore Marguerite Duras et Virginie Despentes. Il court aussi les salles de spectacles : danse bien sûr mais aussi théâtre, concerts et cinéma. « Tout cumulé, je vois environ 280 spectacles par an. Pour le pro et le perso. » Mais les deux se mélangent régulièrement car Laurent exerce un métier « d’engagement », même militant. Et il a encore plein de projets dans sa besace, qu’il mûrit lors de ses nombreux allers et retours en train entre Roubaix et Marseille. Ou en flânant dans les rues de Roubaix, qu’il trouve très inspirantes.
Ses coups de coeur
Le Couvent : : « Je suis scotché par cette entreprise humaine. C’est une réussite, très bien pensée. »
Le restaurant La Palmeraie : « Le restaurant le plus proche du Gymnase : très bon et très chaleureux. »
Les rues de Roubaix : « Je ne m’attendais pas à ces façades et à cette richesse de l’architecture. »
Crédit Photos : Anaïs Gadeau , service Communication , ville de Roubaix