Groupe Roubaix en commun – Avril 2025
Publié le 27 mars 2025|

Des démolitions insensées
Avec 46 % de ses habitants vivant sous le seuil de pauvreté, Roubaix est estampillée la ville « la plus pauvre » de France ! Pourquoi ?
Les raisons sont multiples. Chacun les connait : la désindustrialisation, un taux de chômage structurellement élevé, une population jeune, insuffisamment formée et souvent discriminée, des problèmes de logement et d’insalubrité, la précarité alimentaire, les difficultés d’accès aux soins, un territoire de moins en moins attractif économiquement… La pauvreté à Roubaix, c’est le résultat d’un enchaînement de facteurs historiques et économiques, mais aussi de l’immobilisme de la municipalité actuelle.
Heureusement, un réseau d’associations et d’initiatives citoyennes apporte, chaque jour, soutien et espoir aux plus démunis, faisant de Roubaix LA ville de la solidarité. Avec ces aides concrètes et en tissant des liens entre les habitants, le réseau joue un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté.
Et puis, il y a la « débrouille », cette autre réponse locale à la précarité. Dans les quartiers prioritaires, ( 85% du territoire), elle est devenue une stratégie indispensable de survie. Les ateliers de réparation, les services de garde d’enfants ou les rénovations de logements permettent aux habitants, exclus du marché du travail, de subvenir à leurs besoins. Bien que juridiquement condamnables, ces pratiques renforcent les liens sociaux et contribuent à subvenir aux besoins les plus essentiels. Elles mériteraient d’être accompagnées et encadrées par les pouvoirs publics, notamment dans le cadre du dispositif Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD). Il en va de la vie quotidienne, mais aussi de la protection sociale et du droit des travailleurs.
En offrant un accompagnement stable, les éducateurs spécialisés sont aussi un soutien indispensable pour la jeunesse roubaisienne.
Nous restons vigilants face à la remise en cause de leurs missions par le Président du Département du Nord. L’insertion par le travail, l’accès à l’emploi et à la formation sont de formidables leviers pour sortir durablement de la pauvreté et la précarité.
Visiblement, la volonté n’y est pas ! Il nous faut, une nouvelle fois, déplorer le climat social délétère au sein des deux principaux outils dédiés à l’emploi et à l’insertion que sont la Mission Locale et la MIE : les salariés de ces 2 structures ne disposent plus des conditions optimales pour exercer leurs missions. Ce sont les Roubaisiens le plus précaires qui en paieront le prix !
Nous sommes face à de nombreux défis et si Roubaix témoigne d’une résilience et d’une solidarité remarquables, elle mérite une majorité municipale pleinement engagée avec un projet à la hauteur des enjeux.
Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun
