Street Generation(s) : de la rue au musée
Publié le 30 mars 2017|
L’exposition Street Generation(s) qui se tient du 31 mars au 18 juin à la Condition Publique, offre un panorama exceptionnel de 40 ans d’art urbain. Des artistes connus et reconnus y figurent : Keith Haring, JR, JonOne, Obey…
Pas besoin d’être un connaisseur en art urbain pour reconnaître le talent des artistes et la beauté des œuvres qui figurent dans l’exposition Street Generation(s). Mêlant couleurs, engagements, prise de risque, humour et souvent poésie, la Condition Publique retrace 40 ans d’art urbain.
« Avec un mouvement qui a une quarantaine d’années, on peut vraiment parler d’art, pose Magda Danysz, commissaire de l’exposition. Ce parcours est didactique et chronologique. » Un cheminement qui commence dans les années 70 avec une œuvre de Villeglé et son encollement d’affiches abîmées : « il fait partie des précurseurs qui ont fait du street art avant le street art ». L’exposition s’articule autours de trois types d’œuvres : des œuvres issues de collections installées dans les musées (avec de véritables perles), des interventions d’artistes in situ et des archives nommées ainsi maladroitement « qui permettent de mettre l’exposition dans son contexte dans un milieu un peu fétichiste de ses symboles, de ces objets d’affect », comme des bombes qui ont servi à la confection des premiers graffitis, ou ces cahiers de croquis appartenant aux artistes. « Ils réalisent énormément d’esquisses car une fois qu’ils sont dehors, il faut que ce soit parfait immédiatement. »
On est à la frontière du musée, mais c'est encore un exercice de rue
La commissaire de l’exposition l’avoue avec une pointe de fierté : il a parfois fallu batailler ferme auprès des artistes ou des collectionneurs pour obtenir une œuvre qui n’était jamais sortie d’un atelier (comme ce portrait de JR sur des enceintes).
Au fil de l’exposition, l’art passe de la signature (qui a pu inspirer certaines typographies) à une conception plus précise, plus poussée, plus personnelle aussi.
Comme le street art commence dans la rue (comme son nom l’indique), certaines œuvres sont restées dans une galerie extérieure de la Condition Publique. Ici, on fait la part belle aux artistes « locaux » : une collaboration entre Mikostic et JonOne, des œuvres enfantines et colorées de LEM, une véritable composition plasticienne du collectif « Des Friches et des Lettres ». « Cet espace est à la frontière du musée, relève Mikostic, mais on est encore dans l’exercice de rue. »
Être dans ce lieu avec cette vue me ramène à toute l’histoire de Roubaix
Jef Aérosol n’aurait pas pu trouver meilleur endroit pour poser ses pochoirs empreints d’une grande poésie et d’un soupçon de nostalgie : les toits de la Condition Publique. « Je suis sensible au patrimoine industriel du Nord, à l’histoire de l’industrie et des gens. Être dans ce lieu avec cette vue me ramène à toute l’histoire de Roubaix. »
Avec cette exposition, c’est tout le quartier qui se met aux couleurs du street art : 6 œuvres ont été spécialement conçues autour de la Condition Publique : dans le jardin du bonheur avec la fresque monumentale de Tarek Benaoum et le portrait de Vhils, à l’angle de la rue Monge et de la rue Franklin avec l’oiseau qui a fait couler beaucoup d’encre de Ludo, dans la rue de Babylone. Car l’art urbain est avant-tout un art, mais un art dans la rue.
Street Genration(s) : 40 d'art urbain
Du 31 mars au 18 juin
La Condition Publique
14, place Faidherbe
59100 Roubaix
Du mercredi au dimanche de 13h à 19h
5/3€
Gratuit pour les moins de 18 ans les minima sociaux.
Expo accessible aux détenteurs de la C’Art et du Citypass.
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— Ville de Roubaix (@roubaix) 29 mars 2017