Avec 52%, la gent féminine est majoritaire dans la population roubaisienne. Et elle l’est aussi dans les effectifs de la Ville et du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) à hauteur de 59,5%. Mais, c’est dans les secteurs de l’enfance et la Petite enfance que leur représentativité frôle le monopole. Fort de ce constat, la Ville et le CCAS mettent en œuvre progressivement une politique en faveur de la mixité professionnelle comme le prévoit la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Publié en 2016, le dernier rapport annuel sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes sur le territoire de Roubaix présente non seulement la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes intéressant le fonctionnement de la mairie et du CCAS mais aussi les politiques que les deux institutions mènent sur Roubaix ainsi que les orientations et programmes visant à améliorer cette situation sur le territoire.

Ce rapport met notamment en exergue la faible présence des hommes dans les secteurs municipaux de la Petite enfance et de l’enfance. En effet, on dénombre, en 2015, un seul auxiliaire de puériculture masculin sur 63 postes et un seul éducateur de jeunes enfants sur 20 ! Et le déséquilibre se creuse à l’école primaire où aucun agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM) n’est un homme… Au niveau national, le secteur de la Petite enfance reste essentiellement féminin : 1% des effectifs des professionnels des lieux d’accueil pour jeunes enfants sont masculins.

Pourtant, les métiers de la Petite enfance et de l’aide à la personne en général, continuent d’embaucher en recherchant la mixité professionnelle. A la Ville, comme au CCAS, quelques messieurs occupent des postes qui sont encore l’apanage des dames. Pourtant ces métiers sont ouverts aux hommes depuis 1973 pour les éducateurs de jeunes enfants (EJE) et depuis 1983 pour l’ensemble des professions de la Petite enfance (puériculteurs, auxiliaires de puériculture, assistants maternels, animateurs, professeurs des écoles en maternelle et ATSEM).

« Mon métier ? Je l’ai découvert en le faisant. Dessinateur industriel au départ, je me suis reconverti dans une profession moins exposée au chômage. L’essentiel pour moi était de pouvoir travailler. Je ne considère pas que ce soit plus un emploi de femme que d’homme. Aujourd’hui, c’est un métier plus technique que physique, dans lequel je m’épanouis totalement. »
Cristobal Garcia, aide-soignant à l’EHPAD du Nouveau Monde

« Ce qui me plait le plus, c’est la franchise et la spontanéité des tout-petits. C’est en devenant père que l’idée de devenir auxiliaire en puériculture m’est venue. A l’école on ne proposait pas ces métiers-là aux garçons ! Ex-salarié aux 3 Suisses, j’ai profité d’un congé individuel de formation pour décrocher un diplôme. Je n’ai rencontré aucune difficulté pour trouver un emploi. Aujourd’hui je profite des instants présents. Et je peux dire que j’ai réussi ma reconversion. »
David-Michel Gastout, auxiliaire de puériculture à la crèche Montesquieu