Nouvelle maison, même quartier
Publié le 12 octobre 2017|
Propriétaires occupants concernés par les aérations, Madame et Monsieur Houppermans ont porté haut et fort leur volonté de rester dans le quartier.
Lorsqu’ils posent leurs cartons au 108 rue Marie Buisine en 1969, ils trouvent un cadre de vie accueillant « C’était un quartier agréable, vivant plein de commerces […] Ça fait 50 ans que nous sommes là. On a confiance. Quand on part longtemps on sait qu’on a nos voisins pour veiller ».
En septembre 2015, ils apprennent, que dans le cadre du projet de requalification du quartier, leur maison doit être démolie « J’ai passé ma journée à pleurer » explique Madame. « On s’est demandé comment nous pouvions nous défendre. […] On a réagi. On a fait un peu de bruit. On a été reçu par le Maire. […] Depuis le temps qu’on nous en parlait on n’y croyait pas. » Monsieur ajoute « Ça a été difficile pour moi de passer le cap, beaucoup de sacrifices pour les travaux. Nous les avions faits pour que ce soit plus confortables pour nos vieux jours »
En novembre 2015, « c’est la révolte. On a reçu la presse. Nous voulions une maison identique dans notre rue, le locatif hors de question la maison c’est notre capital. ». Ils acceptent quand même de rencontrer Sylvie Kezzou, chargée de relogement à La fabrique des quartiers pour construire leur projet de relogement « Au début, c’était compliqué, j’étais méfiante. On a rejoint aussi deux associations ». La confiance se tisse peu à peu. Fin 2015, la ville de Roubaix s’engage auprès des propriétaires occupants qui désirent rester au Pile à leur trouver une maison identique réhabilitée au prix de rachat de la leur. « J’ai pris une feuille et on a mis les pour et les contre entre notre maison et la future […] de savoir que nous pourrions avoir une maison dans notre rue ça m’a aidé à avancer » explique Madame. Le couple se positionne sur le 97 « Il y a deux étages, un couloir, on va pouvoir récupérer un bout de jardin et puis si un jour nous ne pouvons plus monter à l’étage nous pourrons mettre un lit en bas ». « On a refait les plans. On voulait retrouver la même chose que ce que nous avons déjà. On a besoin de nos repères. On a repris confiance. »
Madame résume « On est passé de la révolte à la satisfaction. Aujourd’hui je suis contente. C’est quelque chose de complètement nouveau. On a une maison toute neuve, plus saine […] Monsieur « On n’est pas mécontents. En fait du coup c’est positif. C’est un mal pour un bien comme nous ont dit nos enfants »
Madame Houppermans conclue sur une jolie anecdote « Ma petite fille à la fin de chaque histoire dit toujours : c’est une sale histoire ou c’est une belle histoire. Et bien là je peux le dire maintenant c’est une belle histoire »