Nicolas Fourrures : un savoir-faire en héritage
Publié le 16 janvier 2018|
Pendant longtemps, la fourrure a été un métier d'hommes. Pourtant, derrière l’enseigne roubaisienne Nicolas Fourrures se cache un savoir-faire exclusivement féminin perpétué depuis trois générations. A 40 ans, Cécile Dael vient de reprendre la boutique-atelier de sa maman.
Dans le vestibule qui sépare la boutique de l’atelier, les portants sont remplis de pelisses qui patientent sur cintre. « Depuis deux ans, constate Cécile, la tendance est à la transformation des fourrures démodées. Comme c’est une matière naturelle, écologique et renouvelable, on peut la porter pendant toute une vie puis la transmettre. Modifier le manteau d’une grand-mère pour le faire porter à sa petite-fille est un travail de création passionnant mais aussi l’occasion de faire de belles rencontres avec une clientèle moderne et exigeante. » Même si quelques clients aisés lui passent encore commande de vêtements sur-mesure, on vient des régions voisines ou de Belgique pour transformer, réparer ou entretenir ses vêtements en peau à Roubaix.
Petite, dès que je pouvais, j’allais dans l’atelier pour coudre. Il y a beaucoup de sentimental dans cette reprise !
Nicolas Fourrures est la dernière maison artisan-fourreur des Hauts-de-France à travailler le cuir et la fourrure d’élevage dans le respect des règles de ce métier d’art. Voilà pourquoi Cécile se devait de reprendre le flambeau familial ! Lorsque sa maman, Christine parle de prendre sa retraite, Cécile envisage de racheter le fonds de commerce créé en 1962 par Marie-Jeanne, sa grand-mère. Avant de travailler 10 ans chez Cofidis, elle avait déjà connu une expérience de commerçante spécialisée dans le cuir mais pas d’artisan-fourreur. En 2015, elle retourne en apprentissage auprès de sa maman. « Petite, dès que je pouvais, j’allais dans l’atelier pour coudre, précise Cécile. Il y a beaucoup de sentimental dans cette reprise ! » En plus d’être passionnée et douée, Cécile a reçu en héritage le sens du commerce. Son accueil est chaleureux, ses conseils avisés, ses prix abordables. Son carnet de commandes ne désemplit pas.
Rien ne se perd !
Alicia entrée comme stagiaire et aujourd’hui employée de Nicolas Fourrures a assemblé toutes les chutes de l’atelier pour en faire une « nappette » comme on dit dans le métier. Un patchwork de peaux dont on fera un coussin, un plaid ou un gilet à la demande de la clientèle. C’est aussi ça un commerce Zéro Déchet !
Nicolas Fourrures
22 bd Gambetta
03 20 73 09 60