Une fiction pour dire non au harcèlement scolaire
Publié le 10 avril 2018|
La classe de CM2 de madame Leïla comme l’appellent ses élèves, a participé à la résidence d’éducation aux médias initiée par la Ville de Roubaix. L’école Elsa Triolet a choisi de réaliser un court-métrage pour dénoncer le harcèlement scolaire.
Action. On tourne. Leïla Douadi est au tableau. La maitresse trace à la craie des parallèles. Equerre, compas… Les enfants reproduisent dans le calme les figures de géométrie sur leur cahier. La directrice interrompt la classe. Florence De Cubber demande aux élèves de s’assoir. Le ton est solennel : « J’ai besoin de vous parler, entonne la directrice de l’école Triolet. Trois élèves s’en sont pris à Adja. Votre camarade n’ose pas en parler à ses parents mais elle est venue me voir pendant la récréation pour évoquer le harcèlement qu’elle subit. » Sans la présence de Baptiste Cogitore, le réalisateur et des quatre élèves qui l’assistent, on se croirait un jour de classe. Si tous improvisent, la scène semble avoir été vécue. « Adja est triste. Elle ne se sent pas bien et ne veut plus venir à l’école, explique madame Florence. Il faut absolument que cela cesse. Je ne veux plus voir cela. » Coupé. La classe de CM2 part dans la cour pour tourner une autre séquence : celle de l’agression d’Adja.
Florence De Cubber et Leila Douadi expliquent leur projet qui s’inscrit dans le parcours citoyen d’éducation aux médias. La directrice et la professeure des écoles se félicitent du sujet choisi par leurs élèves de CM2, suite à un problème similaire survenu en début d’année. La prise de conscience des enfants passera par la verbalisation de leurs émotions via la réalisation d’un court-métrage. Un tournage riche tant sur le fond que sur la forme.