Anouk Desury, regard sur Roubaix
Publié le 25 janvier 2022|
Anouk Desury est une photographe roubaisienne qui vient d’être sélectionnée par la Bibliothèque Nationale de France et le Ministère de la Culture pour participer au projet «Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire ». Ses photos seront présentées lors d’une exposition rétrospective prévue au printemps 2024 et intégreront les collections nationales de la BNF. Rencontre avec cette jeune femme qui, depuis plusieurs années, a fait de Roubaix le sujet principal de son travail.
Anouk Desury n’est pas une figure inconnue des roubaisiens. Nous l’avions croisée récemment à la Mission Locale de Roubaix où elle a travaillé pendant 4 ans à valoriser les parcours de vie des jeunes en situation d’insertion. Son projet « Regarde Roubaix, portraits de Roubaisiens » a également déjà été exposé en 2017 dans le quartier du Pile, en partenariat avec la Condition Publique et l’association ASTUCE, ainsi qu’à la Gare de Roubaix, en partenariat avec la SNCF. Vous pouvez retrouver jusqu’au 15 mars ses photographies à l’Avant-Poste dans le cadre de l’exposition « Entreprendre autrement à Roubaix, portraits d’acteurs solidaires ». Elle travaille aujourd’hui régulièrement pour des collectivités ainsi que pour la presse via l’agence photographique LightMotiv. Nous l’avons interrogée sur son parcours et sur ses projets en cours.
Originaire de Bretagne, tu as choisi de vivre et de travailler à Roubaix. Pourquoi ce choix ?
« Je n’ai pas choisi Roubaix, c’est Roubaix qui m’a choisie ! Après mon bac (passé à Evry) j’ai postulé à deux BTS photo, Paris et Roubaix, les deux seuls BTS public bien réputé. J’ai été refusée à Paris et acceptée à Roubaix… c’est le destin !
Pendant ces deux années de BTS à Roubaix, je me cherche en tant que photographe et en tant que personne. Je pars ensuite à Carcassonne pour me spécialiser dans le domaine qui m’attirait le plus (grâce à Roubaix) : la photographie documentaire sociale.
Après un stage de deux mois au Congo où je réalise un reportage sur des enfants victimes d’Infirmité Motrice Cérébrale, je dois choisir où m’installer en France… et Roubaix s’impose, naturellement… »
Naturellement ?
« Oui, pour plusieurs raisons : pour ses habitants, parce qu’on y retrouve une solidarité et un accueil que je n’ai trouvé nul part ailleurs, parce que c’est une ville qui regorge d’initiatives, parce qu’on y trouve toutes les cultures du monde, on découvre de nouvelles choses tous les jours, on est toujours surpris, parce que c’est une ville qui associativement est incroyablement riche, parce que je m’y sentais à ma place et que c’est une ville à part… ça me va bien ! »
Tu viens d’être sélectionnée par la BNF aux côtés de 100 photographes de talent pour travailler sur le sujet de la crise sanitaire. Tu peux nous en dire plus ?
« Notre ville a été particulièrement touchée et portera les stigmates de cette crise sanitaire. Mon sujet s’intitule « Les poings ouverts ». C’est une plongée dans le quotidien de jeunes boxeurs à Roubaix, afin de questionner les aspirations d’une génération après cette crise sanitaire et dresser un portrait du territoire roubaisien, si particulier de par la jeunesse et l’hétérogénéité de sa population.»
Tu as d’autres projets à Roubaix ?
« Deux projets sont actuellement en cours :
– Le Voyage culinaire, un projet autour de la rénovation urbaine et de la mémoire des habitants, à travers « la bouffe »… tout ce que j’aime !
– La Guinguette un projet de mémoire soutenue par la région dans le cadre du PRAC, sur la résidence « Barbe d’or » qui va être détruite dans le cadre de la rénovation urbaine
Roubaix c’est aussi un projet au quotidien car j’y vis et j’ai toujours l’œil ouvert lorsqu’il s’y passe quelque chose ou que j’y fais une rencontre. »
Retrouvez le travail d’Anouk Desury
Sur Instagram instagram.com/anoukdesury/
Sur son site : anoukdesury.com
Sur le site de l’agence Light Motiv
Sur Facebook : facebook.com/anoukdesuryphotographe