Anti_Fashion_Project : « quand on a envie, c’est possible »
Publié le 20 juin 2018|
De mars à juin, huit jeunes ont bénéficié de la démarche Anti_Fashion_Project. Retour sur le projet et ses évolutions, et surtout, retour d'expérience avec Aïssata, nouvelle modeuse et surtout, future pâtissière.
Si Anti_Fashion_Project est né à Marseille, la Redoute, l’entreprise bien Roubaisienne, a su saisir l’opportunité.
L’opportunité de proposer à 8 jeunes des quartiers un projet autour de la musique et de la mode. L’opportunité de leur ouvrir un réseau de professionnels et de grandes écoles.
Depuis le mois de mars, les jeunes roubaisiens ont pu apprendre les rudiments du stylisme avec un mentoring : « Sylvette Lepers, responsable partenariats et échanges créateurs à la Redoute, est venue vers moi pour développer ce projet à Roubaix, raconte Stéphanie Calvino, à l’origine du projet Anti_Fashion_Project. Son idée était de travailler avec les stocks des invendus de la Redoute. » Dans les tendances de consommation actuelles, Anti_Fashion_Project s’interroge : comment produire moins, consommer moins et donner vie à la mode différemment ?
En trois mois, les jeunes ont pu créer un look entier qui a été présenté devant un jury de professionnels, en même temps que les créations des Marseillais, les 2 et 3 juin derniers. « C’est vraiment un accompagnement à l’éveil créatif. On veut faire comprendre aux jeunes que les portes peuvent s’ouvrir pour eux. Et surtout, on souhaite les placer face à ces portes ». Par exemple, en 3 jours, les jeunes ont pu créer et enregistrer une maquette de chanson, « un partenariat est nourrit avec Universal, société de production. On leur dit : « quand on a envie, c’est possible », et on leur montre. »
Après cette première promotion, Stéphanie Calvino souhaite développer encore plus le projet à Roubaix en intégrant d’autres dimensions que le textile « on veut vraiment développer le côté ressources humaines, les confronter à des entretiens et ainsi étoffer le programme. »
Aïssata : de la mode à la pâtisserie
A 24 ans, Aïssata Barry a déjà un sacré bagage : un bac comptabilité et un BTS en management des organisations, on ne peut pas dire qu’elle se destinait à un métier créatif. Aïssata a intégré l’Anti_Fasion_Project en mars dernier après en avoir entendu parler au Pôle Ressources Jeunesse Deschepper. « J’ai toujours été intéressée par la mode, les vêtements. J’ai aussi cette envie de créer et de créer ma propre marque. » Alors rencontrer les salariés de la Redoute, visiter l’entreprise, suivre des cours avec des professionnels à l’école de stylisme d’ESMOD, forcément, le projet lui a appris beaucoup. « Je ne savais absolument pas coudre, j’ai dû apprendre sur le tas. Ce projet m’a appris que même si on a aucune base, si on a l’idée et l’envie, c’est possible. »
Un projet qui rebooste et qui redonne confiance en soi. Car le rêve absolu d’Aïssata, c’est d’ouvrir à l’étranger, au Canada, sa propre pâtisserie à la française. « On est toujours dans la créativité et l’envie de faire », justifie t-elle par apport à la mode. Là ou la démarche Anti_Fashion est très forte, c’est que grâce à son réseau, Aïssata a pu passer les tests d’une grande école de pâtisserie. « Tout mon parcours étudiant ou de formation me servira pour atteindre mon objectif, observe t-elle, déterminée. J’avais déjà confiance. Aujourd’hui, j’ai encore plus confiance. »