Pour la Coopérative Baraka, l’initiative est inédite, mais n’étonne pas tant elle correspond aux valeurs humaines qu’elle défend depuis sa création. Ici aussi, la crise sanitaire est passée et a fait réfléchir. Comment poursuivre son activité quand la Covid rôde et que le secteur de la restauration se retrouve particulièrement impacté ? Réponse : en proposant de nouveaux services, en s’adaptant constamment, en y croyant… toujours.
« Lors du premier confinement, nous avons fermé, raconte Christelle Sabarots, coordinatrice de Baraka. Mi-mai, nous avons complètement réouvert, en mettant en place la vente à emporter. Au second confinement, nous avons maintenu la vente à emporter et lancé la livraison à vélo. »

Et si la solidarité était la solution ?

Les meilleures idées sont celles du coeur. Une amie Facebook habitant en Grèce, interpelle un jour la Coopérative. « Je voudrais tant vous soutenir en commandant des repas, mais je suis trop loin. Vous ne pourriez pas proposer la vente de repas suspendus ? »
Le message fait mouche. Ni une ni deux, l’option « Repas suspendu » est ajoutée sur le site internet. Il est dès lors possible de commander et de payer entrée, plat, dessert et/ou boisson, à destination d’une tierce personne en grande difficulté.

« L’idée est géniale, car elle permet de soutenir notre activité, et par la même occasion d’aider des personnes pour lesquelles c’est encore plus compliqué que d’habitude, insiste Christelle Sabarots. Les personnes qui commandent ont tout à fait conscience d’agir sur les deux tableaux, et le font avec une remarquable générosité. »

104 repas suspendus

Le concept interpelle et séduit, les commandes se multiplient. Alors que nous écrivons ces lignes, 104 repas suspendus ont été commandés depuis mi-décembre. « Il n’est pas rare que les clients commandent un repas pour eux et un repas suspendu, confie Christelle Sabarots. Mais des membres de notre réseau amical commandent 4, 5, voire 15 repas suspendus, alors qu’ils habitent loin ! »

Exemple de générosité à suivre, une entreprise roubaisienne s’est mise à passer commande d’une quarantaine de repas. Chaque semaine, un sociétaire embarque les boîtes remplies de plats faits maison, frais et bio, et les livrent dans un hôtel roubaisien réquisitionné pour accueillir des sans-abris. Ou comment se faire livreur de chaleur humaine…

Aujourd’hui, les repas suspendus sont toujours d’actualité, « jusqu’à nouvel ordre et au moins jusque la fin de la trêve hivernale ». Mais d’autres idées sont en train de germer ; la collaboration avec une plateforme solidaire est à l’étude. A suivre…

Photos : S. Candelier