Carine Bausière : Roubaix entre les lignes
Publié le 17 avril 2019|
Née à Roubaix, la journaliste Carine Bausière conserve un profond attachement à sa ville natale. Au point d'avoir planté le décor de ses deux romans autour du boulevard de Fourmies, un quartier qu'elle a longtemps fréquenté enfant et dans lequel elle nous a donné rendez-vous.
C’est au Flint, café-brasserie historique (presque centenaire !) du boulevard de Fourmies que nous rejoignons Carine Bausière. Un lieu que la journaliste a fréquenté, alors haute comme trois pommes. « Ma grand-mère s’y rendait tous les lundis. C’était un peu le lieu de rassemblement de la famille. C’est ici que j’ai découvert, entouré des miens, mon premier article paru dans La Voix du Nord. Un grand souvenir ! » s’émeut-elle encore. Carine est née à Roubaix. Si elle a grandi à Hem, elle a passé toute sa scolarité sur les bancs roubaisiens : au collège Saint-Exupéry puis au lycée Jean XXIII (aujourd’hui Saint-Rémy).
Le déclic
« En première, ma prof d’histoire nous avait demandé de réaliser un dossier sur la Déportation. J’ai contacté la Maison des Associations pour qu’elle m’aide à retrouver des anciens combattants. Grâce à elle, j’ai pu interroger un ancien déporté. Une rencontre qui vous change » confie-t-elle. Aller à la rencontre des gens, recueillir leur parole et témoigner de l’actualité… Carine a trouvé sa voie, elle veut devenir journaliste.
Deux romans
Passionnée de sports, elle écrit longtemps pour La Voix des Sports avant de rejoindre la locale de La Voix du Nord à Villeneuve d’Ascq en 2000, où elle aborde désormais tous les sujets d’actualité. En 2016, cette grande passionnée d’écriture donne vie à son rêve en sortant son premier roman : Qui décide tous les soirs, d’allumer les étoiles ? Elle y raconte l’histoire d’une jeune collégienne, Camille, qui perd sa maman. Une expérience douloureuse à laquelle elle a elle-même été confrontée un peu plus âgée. « J’aborde des sujets lourds dans mes romans : le deuil dans le premier opus, la famille recomposée et l’homosexualité dans le second, mais toujours avec une note d’optimisme », explique-t-elle. Si les personnages mélangent expériences personnelles et pure fiction, le décor, lui, est bien identifiable !
Roubaix en toile de fond
Ses héroïnes évoluent à Roubaix et plus particulièrement… boulevard de Fourmies ! « J’avais besoin de plonger mes personnages dans un univers que je connais, témoigne la romancière. Cette artère commerçante, c’est toute mon enfance. Petite, je rendais régulièrement visite à ma grand-mère qui a habité place du Travail puis sur le boulevard de Fourmies. Je me souviens encore de la poissonnerie, de la mercerie, du primeur et des deux boulangeries qui existent encore d’ailleurs. Il règne ici une atmosphère singulière. »
Un cœur battant !
De Roubaix, la journaliste aimerait que l’on retienne le côté énergique et audacieux. « Cette ville, c’est un cœur battant, il faut que ça se sache ! », s’amuse-t-elle. Dans Famille en kit, cherche mode d’emploi, son deuxième roman, Carine multiplie les clins d’œil à sa ville natale. « J’évoque le Zéro Déchet ! Camille a des voisins très écolos, s’amuse-t-elle. C’est quand même formidable cette initiative de mobiliser la population au non gaspillage, non ? » L’histoire est aussi présente, comme celle des deux hêtres inséparables du cimetière roubaisien. L’un était atteint d’un champignon et devait être coupé. L’autre ne pouvait survivre sans son jumeau. Tout un symbole. « C’est en découvrant cette histoire dans la presse que m’est venue la suite des aventures de Camille. Comment son père allait-il survivre à son épouse disparue… ». A quand un troisième volet ?
« J'aborde des sujets lourds dans mes romans : le deuil dans le premier opus, la famille recomposée et l'homosexualité dans le second. »
BIO EXPRESSE
- 29 juillet 1975 : Naissance à la maternité Paul Gellé, Roubaix
- Avril 1994 : Parution de son premier article dans la Voix du Nord
- 24 mars 2009 : Décès de sa maman. Un événement douloureux qu’elle partage avec Camille, l’héroïne de ses deux romans
- 22 août 2016 : Sortie de son premier roman, Qui décide tous les soirs d’allumer les étoiles, éditions Ravet-Anceau
- 4 mai 2018 : Décès de sa grand-mère Agnès, « un petit monument » de Roubaix !
« Petite, je rendais régulièrement visite à ma grand-mère qui a habité place du Travail puis sur le boulevard de Fourmies. »
Coups de coeur
Le boulevard de Fourmies : « Pour mes souvenirs d’enfance. Une belle artère commerçante ! ».
Le parc Barbieux : « Il est juste sublime »
Le musée de la Piscine : « J’ai couvert son ouverture en tant que journaliste. Un lieu singulier. Il faut que j’aille découvrir sa nouvelle extension ! »