Le patrimoine roubaisien fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Tant d’intérêt pour un bâti issu du passé est paradoxal quand c’est la question de l’avenir de l’humanité et de la vie même qui est posée.
La ville a accumulé un riche patrimoine architectural.
Son sort a été et reste l’objet de débat.
Pour les uns, il s’agit d’effacer le passé pour entrer dans le futur.
Sont alors condamnés en vrac les vestiges d’un passé industriel jugé obsolète, les traces de la richesse bourgeoise et de la pauvreté ouvrière, les témoins des luttes populaires.
Pour d’autres, c’est au contraire la nostalgie d’une puissance disparue qui conduit au fétichisme du passé.
Pour d’autres encore, garder du beau et du remarquable est nécessaire pour redevenir une ville attractive.
Pour d’autres enfin, toute démolition est un gaspillage d’énergie et de matière.
Garder du bâti, ce n’est pas seulement garder des briques et des pierres, c’est respecter le travail et le talent de ceux qui l’ont construit, c’est respecter leur histoire qui est aussi la nôtre.
Et préserver le patrimoine, c’est aussi lui trouver un usage pour les gens d’aujourd’hui. C’est donc bien finalement sur la primauté de l’humain et de la vie que doit reposer une politique de défense du patrimoine pertinente.

Christian Carlier – Europe Écologie Les Verts