Les autorités blâment l’omerta, une façon perverse de renvoyer la responsabilité aux habitants.
Ne faudrait-il pas rompre d’abord le grand silence du débat citoyen ?
Tout le monde pense que c’est mal, déplore les dégâts sur la santé et sur la vie sociale, constate l’emprise dans les quartiers qui ppourrit la vie et capacité d’action des habitants.
Des questions ne sont pas posées.
Pourquoi des gens se droguent-ils ? Pourquoi cette demande ? Peut-on se limiter à traquer les réseaux qui tirent les ficelles pour leur grand profit sans se demander pourquoi ils arrivent à recruter tant de petites mains ?
Cela conduirait à s’interroger sur l’organisation de la société et sur les multiples frustrations qu’elle engendre.
Il est plus facile de prôner la prohibition totale et de privilégier la seule répression alors que c’est une impasse puisque cela n’empêche pas l’explosion de la consommation, du trafic et de la violence.
Nous sommes localement prisonniers d’une politique nationale qui structure toutes les actions des services de l’Etat.
Le discours sur la co-production des politiques de sécurité est alors paradoxal puisqu’un cadre intouchable est imposé.
Il y a urgence nationale, il y a aussi urgence locale. Comment y répondre ? Avec quelle autre politique ?

Christian Carlier – Europe Ecologie Les Verts