Comment faire ses yaourts ?
Publié le 19 décembre 2019|
Dix familles Zéro Déchet vont bientôt goûter des yaourts faits maison. C’est la promesse de ce premier atelier culinaire dédié à ce produit laitier phare de la table française. Les conseils d’Isabelle Dulin, cuisinière de profession et adepte d’une cuisine zéro déchet et anti-gaspi, ont été écouté attentivement entre deux dégustations.
Si le yaourt fit une première apparition dans le royaume de France au XVIe siècle… en raison des troubles intestinaux de François Ier, il s’imposa véritablement dans l’Hexagone à partir du XIXe siècle. Dessert ou encas aux bienfaits nutritionnels et gustatifs, le yaourt est un lait fermenté qui permet de conserver le lait plus longtemps à l’instar du fromage. L’industrie alimentaire a su tirer parti de cette recette au début du XXe siècle. Pourtant, une autre alternative aux yaourts vendus dans le commerce existe : les fabriquer soi-même.
Noémie, Zina, Naïma, Mélanie, Myriam, Chantal, Géraldine, Véronique, Laetitia et Sylvie se sont inscrites au premier atelier zéro déchet consacré à la fabrication du yaourt. L’atelier d’échange et de dégustation animé par Isabelle Dulin, créatrice de Co-mitonne, et proposé par la Ville de Roubaix dans le cadre du Défi famille Zéro Déchet commence, par un tour de table. Noémie aimerait acheter une yaourtière. Naïma en a récupéré une mais n’est pas satisfaite de la texture de ses yaourts. Zina a une machine mais ne l’utilise pas. Mélanie avoue des résultats mitigés avec des fruits. Myriam n’est pas convaincue par le résultat et a peur de consommer ses yaourts faits maison. Chantal se souvient de sa maman qui faisait des yaourts sans yaourtière et donc sans emballage à jeter… Sylvie a testé une recette mais ses yaourts sont trop liquides et ne veut pas acheter un nième appareil électroménager.
Pourquoi faire ses yaourts soi-même ?
Si la motivation de la démarche Zéro Déchet est initialement de réduire ses déchets et donc les pots de yaourts en plastique ou en carton, les yaourts maison présentent d’autres avantages. Ils sont moins acides et plus digestes que ceux du commerce et sans conservateur ni épaississant ou lactose. Ils sont naturellement très doux donc nécessitent moins de sucre. En plus on choisit son lait, que l’on conseille entier, cru ou pasteurisé, de préférence frais et en vrac (pas de lait UHT ni en poudre). Les yaourts au lait végétal (coco, amande ou noisette) peuvent être fabriqués mais avec un ferment uniquement. Au final, l’addition est plutôt séduisante : un yaourt fait maison revient entre 1 € et 1,50 € les 8 yaourts. Ce qui est très compétitif avec le prix des yaourts haut-de-gamme. A partir d’un ferment acheté en pharmacie ou d’un yaourt en vrac au lait cru ou au lait entier bien ferme, on incube plusieurs fournées de yaourts sur une année (après il vaut mieux repartir d’un ferment). Chaque série se conserve jusqu’à un mois au réfrigérateur. Par contre, le yaourt qui sert à conserver le ferment se conserve lui, 6 jours maximum.
En accompagnant sa mère à un atelier Zéro Déchet, le petit Gabin ne s’attendait pas à se régaler autant ! Yaourt nature (et non sucré), yaourt au citron et crème au chocolat. Ses coups de cuillère en disent long sur la texture et le goût des yaourts d’Isabelle. Sa maman, Laetitia va devoir essayer sans trop attendre la recette d’Isabelle en prenant garde aux températures et aux temps.
Foire aux questions
- Peut-on faire des yaourts avec des fruits en morceau ?
Les yaourts maison peuvent être accompagnés de fruits cuits (compote ou confiture) mais pas de fruits frais comme les yaourts industriels. Le coulis peut être déposé sous le yaourt, mais faites simple et ajoutez-le au-dessus au moment de vous servir. Cela évitera que le contact des fruits acidifie trop votre yaourt.
- Peut-on faire des yaourts sucrés ?
Il vaut mieux sucrer à part car ils sont beaucoup moins acides que dans le commerce.
- Peut-on utiliser du lait demi-écrémé ?
Oui mais le yaourt sera plus liquide. Pour le « gélifier », on peut rajouter un tout petit peu d’agar-agar.
- Peut-on utiliser du lait de soja ?
Oui, avec la même recette. Mais il est quand même préférable d’utiliser un ferment pour la bonne tenue du yaourt.
Recette de base pour 8 pots individuels nature ou aromatisés
Matériel
- une casserole
- un fouet
- un thermomètre de 40° C à 100° C
- une jarre ou une seconde casserole
- une louche
- des pots en verre ou bocaux avec couvercle hermétiques préalablement stérilisés ou lavés au lave-vaisselle
Ingrédients
- 1 litre de lait de vache, chèvre ou brebis, cru (entier ou pasteurisé) ou 1 litre de lait végétal (coco, amande ou noisette)
- 3 cc de yaourt fermenté de moins de 6 jours ou un sachet de ferment (surtout si 1ère fois ou lait végétal – lire le mode d’emploi 1 heure avant de commencer la préparation)
- Pour des yaourts aromatisés : zestes de 2 citrons bio ou 1/4 de gousse de vanille ou 2 gousses de graine de cardamone ou 1 CS de café soluble (lyophilisé)
Techniques d’incubations au choix
- en yaourtière : 3h30 (jamais plus de 4 heures)
- au four à 40-45° C pendant 3 à 4 heures
- dans une glacière ou un bac en polystyrène rempli d’une couverture et d’une bouteille d’eau chaude pendant 3h30
Préparation
- Faire bouillir un litre de lait puis le baisser jusqu’à 80-85° C pendant 20 minutes en mélangeant de temps en temps
- Pour des yaourts aromatisés, laisser infuser et filtrer si nécessaire
- Arrêter le feu et laisser refroidir entre 10 et 15 mn pour atteindre 55-59° C
- Verser 3 cc de yaourt fermenté ou un sachet de ferment dans une jarre ou une autre casserole
- Ajouter une louche de lait chaud (55-59° C) et mélanger au fouet (45-55° C)
- Verser le reste du lait, mélanger et verser dans les pots ou bocaux
Incubation
- Placer les pots ou bocaux dans la yaourtière, le four ou la glacière pendant 3h30
Conservation
- Une fois pris, faire refroidir les yaourts à l’air ambiant puis placer les au réfrigérateur au moins deux jours pour plus d’onctuosité
- Garder les jusqu’à un mois au réfrigérateur, 6 jours pour le pot réservé à une nouvelle fournée