Derrière le comptoir de la boucherie-charcuterie Molati (contraction de Mohammed et Latifa, ses parents), Faïza Ghaïri casse les codes avec une belle énergie et une conviction sincère qui font plaisir à voir. Depuis près de deux ans, les gourmets, amateurs de viande de qualité ne s’y trompent pas. « Mes meilleurs ambassadeurs sont mes clients ! » sourit la jeune femme reconnaissante, qui a compris l’importance de la communication, notamment sur les réseaux sociaux. « Coucou mes p’tits agneaux ! » Sur sa page Facebook et dans sa boutique, la charcutière affiche gouaille et bonne humeur. Sur les murs : ses valeurs (savoir-faire artisanal, bien-être animal, éthique, traçabilité…) et son histoire familiale, rendant hommage à sa grand-mère issue d’une lignée d’éleveurs au savoir-faire ancestral en Tunisie. Volubile, elle raconte, les yeux brillants, son coup de cœur pour la charcuterie traditionnelle française.

Passion charcuterie

« J’avais 20 ans et j’accompagnais une amie, rentrant pour la première fois dans une boucherie non halal. Le contraste entre la carcasse qui entrait et la beauté des produits finis m’a fascinée. J’étais curieuse de savoir ce qui se passait derrière ! » Une conseillère de Pôle Emploi décourage à l’époque la jeune femme. Un métier trop masculin, trop dur. Après une série de métiers divers (« Mon CV fait 3 pages ! »), la trentaine arrivant, Faïza aspire à plus de sens et de passion dans sa vie professionnelle. Alors que les femmes sont toujours rares dans le métier, elle s’engage dans un CAP Boucherie, s’entiche de la charcuterie et passe le CAP idoine dans la foulée. « J’ai eu la chance de faire mon apprentissage aux côtés de super chefs, Lecomte à Lille et Duthoit à Quesnoy-sur-Deûle. J’adore reprendre les recettes traditionnelles et les adapter, notamment avec du veau ou du bœuf. La charcuterie, c’est ma passion ! »

Viandes d’exception, origines locales, créativité et bonne humeur… la bonne équation

Ne lancez pas Faïza sur le bien-être animal, elle est intarissable tant la question lui tient à cœur. Faire appel à des éleveurs locaux est aussi une de ses priorités. Le bœuf vient d’Onnaing, l’agneau de Wormhout… Dans sa vitrine, les amateurs de viandes d’exception apprécieront les côtes de Gallice maturées, le Wagyu (bœuf de Kobé) qui existe aussi séché servi à la tranche, ou encore le faux-filet d’Angus. Ce qu’elle préfère ? Ses pâtés, de campagne ou au foie de volaille. Ici, les saisons et les festivités sont autant d’occasion de proposer des produits gourmands. A Noël, le pâté en croûte ou le boudin blanc truffé. Pour l’Aïd, l’agneau est mis à l’honneur. Aux beaux jours, les barbecues sont à la fête avec les saucisses de bœuf fumées. « Je souhaiterais développer le côté traiteur avec des cassoulets… mais je n’ai que deux bras », soupire la maman de deux enfants qui a découvert les joies de l’entrepreneuriat. Avec Théo et Sélim ses garçons-bouchers et Floriane son apprentie, Faïza vous accueillent, vous, vos contenants et surtout vos sacs de courses. En effet, Molati est labellisé Zéro Déchet. Une démarche 100% en phase avec les valeurs de la maison.

[Photos : Anaïs Gadeau]

Boucherie Molati
75 avenue Charles Fourier (03 74 44 05 42)
Site internet : boucheriemolati.com
Facebook : Boucherie Molati