Concilier sport et études au lycée
Publié le 27 février 2020|
Etre lycéen et sportif, à Roubaix c’est possible. Les sections sportives scolaires permettent de concilier enseignement scolaire aménagé et entraînement sportif renforcé dans les meilleures conditions possibles. Roubaix, Terre de Jeux 2024 prépare ses futurs champions au lycée, en club ou en pôle.
Van der Meersch, un lycée définitivement sportif
Le lycée Van der Meersch fait la part belle aux sections sportives. L’idéal pour un élève, très sportif jusqu’en classe de troisième et qui ne veut pas renoncer à sa pratique au lycée. A Van der Meersch, l’équipe éducative l’a bien compris. Emploi du temps aménagé, internat sur place pour les élèves qui viennent de loin, tout est prévu. Rencontre avec Michel Fauquette, proviseur de la cité scolaire et Valentin Druard, professeur d’Education Physique et Sportive (EPS) responsable de la section cyclisme-triathlon.
Dernière-née : la section triathlon recrute
Lila Rombaut, 14 ans, triathlète intègre la section triathlon à la rentrée de septembre 2020. Elle pose 3 questions à Valentin Druard, professeur d’EPS, responsable de la section cyclisme-triathlon.
Combien aurai-je d’heures dans les trois disciplines (natation, vélo, course à pied) ?
Tu pratiqueras chaque discipline 2 fois par semaine : 2 séances de natation d’1h30, 2 de course à pied d’1h et 2 de cyclisme de 2h avec la section cyclisme du lycée.
Nous libérons volontairement le mercredi pour que vous fassiez d’autres choses (travail scolaire, repos, entrainement club ou compétitions UNSS).
Pourrai-je toujours pratiquer le triathlon avec mon club ?
Bien entendu et c’est même l’objectif : que tu puisses continuer avec les amis du club. Le mercredi après-midi ou le samedi, tu pourras y aller sans problème.
L’idée est de t’accompagner dans ta pratique sportive afin d’être la plus performante possible dans ton club !
Au niveau scolaire, j’ai un peu peur de ne pas m’en sortir. Comment serons-nous suivis ?
Nous parlons ici de sections sportives. Notre priorité est ta réussite scolaire. Le côté sportif est la cerise sur le gâteau, même si ça te donne des points pour le bac. L’équipe pédagogique organise la semaine afin d’équilibrer ton double projet. Les collègues d’autres matières sont particulièrement attentifs à la réussite des sportifs du lycée. À l’internat, des temps de travail sont mis en place afin d’accompagner les élèves le soir. Associé au professeur principal de chacun et aux CPE, je vous suis de manière individuelle sur tous les résultats.
Le mot du proviseur
Les 3 atouts des sections sportives du lycée Van der Meersch selon son proviseur Michel Fauquette.
- Les disciplines concernées
La danse avec le partenariat Ballet du Nord CCN, le cyclisme avec le Vélo Club de Roubaix et les infrastructures comme le STAB juste en face du lycée, attirent des lycéens qui viennent parfois de loin. Cela apporte une mixité intéressante au sein du lycée, enrichissante pour tous. - La qualité de l’internat
L’internat au sein du lycée et une restauration préparée sur place sont de véritables atouts pour l’accueil. Tous les lycéens internes sont connus par l’ensemble du personnel, ce qui facilite une communication rapide pour régler tout type de problème rencontré. - L’importance du suivi des lycéens dans leur double projet
Les élèves sportifs bénéficient d’un emploi du temps aménagé mais avec le même nombre d’heures de cours que les autres. Cependant, la pratique intensive du sport ne peut se faire au détriment des résultats scolaires. S’ils ne suivent pas, on s’alerte rapidement dès le premier conseil de classe.
Lucie Copin, danseuse, 17 ans en terminale ES
« Issue du conservatoire d’Arras, je voulais absolument continuer la danse au lycée. Grâce au partenariat avec le Ballet du Nord, je pratique 18 heures par semaine. Ces trois ans auront été riches d’apprentissages et de rencontres avec les autres sportifs. L’an prochain, je me destine à faire une prépa lettres et sciences sociales car je ne souhaite pas faire carrière dans la danse. »
« La visite du lycée et de l’internat lorsque Lucie était en 4e m’avait séduite, se souvient Isabelle Copin, sa mère. Il y a une ambiance familiale au sein de l’internat qui nous plait. Lucie a grandi, cela lui a apporté une ouverture d’esprit. C’est une expérience de vie, avec en plus une pratique de la danse qu’elle n’aurait jamais pu tenir en étant dans un lycée classique. »
Marine Pattyn, footballeuse, 17 ans, en terminale ES
« Je suis arrivée au lycée en section foot en première. Je suis d’Armentières et désormais je suis licenciée au club d’Hénin-Beaumont. C’est lors d’un tournoi en salle en seconde que j’ai été approchée par David Devoghel, le professeur responsable de la section. On est comme une famille ici. Je travaille bien et j’aimerais être journaliste sportive. »
« Ma fille s’est développée autant physiquement que psychologiquement grâce à son passage par la section football précise Benoit Pattyn, le père de Marine. Elle a gagné en maturité. Au quotidien, elle assouvit sa passion pour le football tout en étant une très bonne élève. Elle a appris beaucoup grâce à son professeur David Devoghel, notamment en termes de préparation et récupération physiques. »
Arthur Flament, cycliste, 16 ans, en seconde
« J’étais venu découvrir la piste du STAB lors d’un entrainement. Valentin Druard s’entrainait avec la section, et il est venu me parler du lycée. J’ai tout de suite eu envie de venir profiter des équipements sportifs ici. Je roule 10 heures par semaine, sur piste et sur route. Je suis un « pistard routier » et cela me convient parfaitement. On est 8 cyclistes en seconde et on forme un bon groupe. »
« Arthur est un vrai passionné de vélo, précise Hélène Flament, sa mère. La section cyclisme c’était vraiment la solution pour qu’il pratique son sport au plus haut niveau sans laisser tomber les études. La visite de l’internat a achevé de nous convaincre, les élèves sont bien installés. Arthur est mon fils unique. Il sait que si ses résultats ne suivent pas, la section cyclisme sera remise en cause. »
Portes ouvertes pour découvrir les sections sportives
Samedi 7 mars de 9h à 12h
Le proviseur présentera le projet pédagogique global et les professeurs d’EPS le projet spécifique pour leur section.
- Christelle Demassieux : danse
- David Devoghel : football féminin
- Valentin Druard : cyclisme et triathlon
Lycée Baudelaire : La seule section sportive badminton du département
La section badminton du lycée Baudelaire, lancée à la rentrée 2017, accueille chaque année une vingtaine d’élèves. Elle est animée par Nicolas Gevrey, le référent badminton de la section. Les entraînements ont lieu les mercredi, jeudi et samedi au lycée. Un peu moins de 10 places sont ouvertes pour la rentrée prochaine. Le dossier d’inscription, téléchargeable sur le site de l’établissement (baudelaire.enthdf.fr), est à remettre avant le 18 mai. La sélection se fait sur dossier scolaire et tests sportifs.
Mariam Fatty, joueuse de badminton, 17 ans, terminale S
« Moi, je ne suis pas licenciée en club, mais je joue au badminton depuis le collège. J’ai souhaité intégrer la section sportive pour progresser. Ici, j’ai appris à me déplacer sur le terrain et à varier mes coups. Le badminton est également un facteur essentiel de ma réussite scolaire, car ça m’a permis d’être plus concentrée et plus confiante au quotidien, et de me fixer des objectifs. »
« Pour Mariam, avoir pu intégrer la section sportive, c’est une bonne chose, souligne Kassamanding Fatty, sa mère. Dans la famille, on est très sport. Elle a un frère boxeur, et une sœur qui a fait de l’athlétisme. Pour elle, c’est aussi une magnifique opportunité de s’épanouir dans une discipline qu’elle aime, sans mettre de côté les études. Je sens que ma fille est heureuse, et ça, c’est très important. »
Lycée Turgot : La section sportive football ouverte également aux non-licenciés
La section football du lycée professionnel Turgot a vu le jour à la rentrée 2014, en partenariat avec le club de Roubaix Sports et Culture. Elle est dirigée par Frédéric Hanczyk, son référent au sein de l’établissement, et accueille chaque année une quinzaine de joueurs. Les entraînements, programmés les mardi et vendredi ont lieu sur les installations du club partenaire. Pour la rentrée 2020, 5 places sont disponibles. Le recrutement se fait sur tests et dossier scolaire. Renseignements au 03 20 73 75 27.
Paul-Valéry Akpe, footballeur, 16 ans, en seconde électrotechnique
« C’est au collège que j’ai entendu parler de la section foot du lycée Turgot, et comme je suis licencié en club, et que j’aime jouer, je me suis dit que ce serait bien de pouvoir concilier mon sport et les études. Ici, je prends beaucoup de plaisir. On forme un vrai groupe, on progresse, et j’ai gagné en confiance. En cours, je suis beaucoup plus attentif. Tout ça, c’est très positif pour moi. »
« Je vois ça d’un très bon œil, s’enthousiasme Cho Justine Djro, sa mère, et je l’encourage beaucoup pour qu’il réussisse dans son parcours. Quand Paul-Valéry m’a dit l’an dernier ce qu’il voulait faire, j’étais très contente. Le fait de pouvoir pratiquer sa passion et se préparer en même temps à un métier, c’est très bien. Ça lui donne de la motivation et du courage, et surtout un but. »
Lycée Jean-Moulin : La section sportive futsal en plein essor
La section sportive futsal du lycée Jean-Moulin a ouvert ses portes à la rentrée 2018, et accueille actuellement un peu moins de 40 élèves. Elle est animée par Sébastien Asseman, son responsable, et Selim Tabti, professeur d’EPS dans l’établissement. Trois heures d’entraînement sont proposées chaque semaine. A la rentrée, 15 places environ sont ouvertes en seconde, et une dizaine en première/terminale. Le recrutement se fait sur tests et dossier scolaire. Renseignements au 03 20 81 99 20.
Alaaeddine Assadi, joueur de futsal, 15 ans, en seconde
« Je suis licencié à Roubaix Sports en foot à 11, et quand j’ai vu qu’il y avait une section sportive près de chez moi, je n’ai pas hésité. C’est du futsal, certes, mais c’est un moyen de m’améliorer. D’ailleurs, si je peux viser le haut niveau en futsal, ce sera très bien aussi, d’autant plus qu’avec le lycée, il y a des détections organisées. En foot à 11 ou en futsal, pour réussir, il faut beaucoup travailler. »
« Au collège, Alaaeddine était déjà en section foot, signale Azzedine Assadi, son père. Donc quand il nous a dit qu’il souhaitait poursuivre au lycée, on l’a encouragé. C’est une continuité. Cela lui a donné plus de confiance en lui, et en cours, ça se passe très bien. Maintenant, il enchaîne football à 11 et futsal, et peut continuer à développer ses qualités. A la maison, nous sommes ses premiers supporters. »
CREPS de Wattignies : Il a intégré le pôle espoir de volley-ball dès la seconde, Roman Deryckère est sur orbite
« Plus jeune, je pratiquais l’escrime, mais je gagnais seul et je perdais seul. Du coup, j’ai eu envie de faire un sport collectif, mais où il ne fallait pas trop courir », se souvient avec humour Roman Deryckère, qui, compte tenu de sa taille, a opté pour le volley-ball.
Aujourd’hui, pour cet élève de terminale ES qui fréquente le CREPS, c’est 16 heures d’entraînement par semaine. Scolarisé au lycée Marguerite-de-Flandre, à Gondecourt, le jeune Roubaisien dispose, comme les autres sportifs de haut niveau de sa classe, d’un emploi du temps adapté. « Nous avons toujours privilégié l’autonomie de nos enfants et leur passion, commente Charline, sa mère, et quand Roman a choisi le CREPS pour progresser, on a accepté. » Depuis trois ans, travail technique bien sûr, mais aussi travail athlétique et foncier rythment ses journées. « Ce que je vois, c’est que j’arrive à concilier sport et études. Comme ça, je ne me ferme aucune porte », explique de son côté Roman. Du haut de son 1,93 m, il peut néanmoins mesurer le chemin parcouru. Car de ses premiers pas derrière le filet au collège Saint-Exupéry, à ses premières titularisations chez les adultes dès 14 ans, d’abord à Lys-lez-Lannoy en N3, puis à Marquette en N2, le volleyeur a connu une progression fulgurante.