Corentin Cagnard : Mode in Roubaix
Publié le 2 septembre 2016|
S’il a la tête en l’air, ça n’est pas par distraction mais par curiosité pour les façades et les bâtisses de la ville. Portrait, en trois temps, de Corentin Cagnard, féru d’histoire, de patrimoine et de textile.
À l’heure où nous rencontrons Corentin, l’humeur est à la philosophie. La veille du bac qu’il passe au lycée Saint-Rémi, le jeune homme s’extirpe de ses révisions sans demander son reste pour nous parler de sa matière favorite : le patrimoine roubaisien, option mode et textile. Avec, en guise de travaux pratiques, la préparation du salon de l’association » Couture et création » dont il est l’un des actifs sympathisants et qui propose régulièrement des expositions et des ventes de créateurs. Roubaix, Corentin connaît. En long, en large, en travers et en hauteur depuis qu’il a arpenté la cheminée haute de 30 mètres du Non-Lieu, autre collectif roubaisien qu’il fréquente et qui a pris ses quartiers dans les locaux de l’ancienne usine Cavrois. » Ce qui me passionne à Roubaix, c’est autant son passé que son présent et son avenir. Je ne suis pas nostalgique, ce sont plutôt mes tantes et mes oncles qui le sont et qui me parlent toujours du Roubaix d’avant. C’est moi qui dois leur expliquer tout ce qui s’y passe aujourd’hui ! » Ne cherchez pas chez lui de triviaux loisirs inhérents à sa tranche d’âge. On peut être né en 1998, soit l’année où la France a été sacrée championne du monde de Football, sans pour autant suivre un seul match de l’Euro 2016. Loin de l’agitation, Corentin cultive avec élégance un émerveillement contagieux et observe, explore, apprend tout ce qu’il peut à propos de Roubaix.
Portrait chinois
À l’heure où nous rédigeons ces lignes, le bac STI2D (Sciences Technologiques Industrielles et Développement Durable) a atterri dans les poches de Corentin avec un brillant 18/20 en histoire-géographie. Fair-play, il accepte une ultime épreuve, celle du portrait chinois de la ville qui l’a vu naître et grandir.
Si Roubaix était un livre ? « Ce joli parc doit vous rappeler de belles choses », d’Isabelle Baudelet. « Le parc Barbieux ressemble un peu au St-Jame’s Park à Londres. Il ne plus manque que les écureuils … », sourit-il.
Un film ? « La vie est un long fleuve tranquille » d’Etienne Chatiliez avec la fameuse scène où « Jésus revient », captée dans la cantine de son lycée.
Une chanson ? « Ça ira mieux demain », d’Annie Cordy.
Enfin, un personnage politique ? « Jean Lebas, évidemment, véritable maire fondateur et protecteur de la ville industrielle dans les années 30 ».
Et Corentin d’égrener, sans antisèche, l’héritage laissé par l’ancien ministre du travail de Léon Blum : le parc des sports, l’école de plein-air, la piscine de la rue des Champs ou encore le Nouveau-Roubaix.
Ce qui me passionne à Roubaix, c’est autant son passé que son présent et son futur !
Licence d’histoire
A l’heure où nous publions ces lignes, Corentin revient à ses premières amours et s’engage dans une licence d’histoire à la faculté de Lille III. Le frais bachelier ne vise pas de carrière de professeur mais compte bien travailler dans le tourisme, sur le terrain. Comme lorsqu’il profite d’un passage à Tours pour publier sur la page de La Roubaisienne (son ancien blog depuis page Facebook officielle) une photo de l’hôtel de ville conçu par Victor Laloux, le même architecte qui a pensé la mairie de Roubaix. Septembre, c’est aussi et surtout le mois des journées du patrimoine, événement que Corentin attend chaque année comme un pèlerinage. Rentrée universitaire oblige, il n’aura pas le temps de donner les visites qu’il avait animées l’année dernière au Non-Lieu et aura donc tout le loisir de découvrir de nouveaux endroits. « Tout le monde me dit : pourquoi pas écrire un livre un jour ? ». C’est vrai ça : pourquoi pas ?
Les coups de cœur de Corentin
La façade de l’hôtel de ville
« C’est dingue le nombre de personnes qui passent devant chaque jour sans en apprécier la beauté ni la signification. Si l’on prend bien le temps, on découvre six scènes sculptées, de la tonte au conditionnement de la laine. »
La chapelle du lycée Saint-Rémi
« La chapelle est aujourd’hui devenue la salle des examens du lycée. Quand je ne suis pas inspiré, je lève la tête et je regarde les vitraux, les rideaux rouges, l’orgue et ça me donne des idées. »
La bulle du 27
« Un petit restaurant très sympathique à côté du Vestiaire de Maisons de Mode, au 27 rue de l’Espérance. Ils servent de délicieuses gaufres liégeoises salées, le patron est adorable et la déco atypique. »
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Sur twitter
Corentin Cagnard "Roubaix et son patrimoine réinvesti... Un musée dans une piscine, et un autre dans une usine... Oh Roubaix !"
— uncle'mo (@mauricedecroix) 15 février 2015