Après avoir passé le portail et l’arche de briques rouges, c’est Romain qui accueille les visiteurs pour un petit parcours historique et une présentation du projet. Le Couvent des Clarisses, au cœur de l’Epeule, est dans un état de conservation remarquable et l’atmosphère qui y règne inspire les projets les plus audacieux. Comme la création sur trois ans d’un cluster de l’économie circulaire, une évidence pour la ville pionnière du Zéro Déchet depuis 2014.

« Je vais commencer la visite par vous raconter rapidement l’histoire du Couvent des Clarisses, prévient notre ambassadeur Zéro Déchet. La famille Desclée, pionnière de la fabrication industrielle du gaz d’éclairage a subit un incendie dans sa fabrique. Le patron a fait le vœux : « si l’incendie ne fait pas exploser le quartier, je construirais un couvent. » Et comme nous sommes ici aujourd’hui, vous imaginez bien que rien n’a explosé… »

Au milieu du XIXe siècle, c’est l’architecte le Baron de Béthune d’Idewalle, le même que l’église Saint-Joseph, qui a été chargé de la construction. Le monastère est bâti de 1874 à 1876. « Le permis de construire a été accordé mais à la condition qu’une école soit bâtie en même temps », détaille notre guide.  Après ces précisions historiques, la visite peut commencer.

Dans une salle de classe d’abord, reconstituée : « nous ne pouvons pas pour le moment accéder à l’ancienne école, mais ces deux salles vous montrent à quoi cela pouvait ressembler. L’école, qui s’étend sur 1000m², concerne la première phase des travaux pour en faire un démonstrateur du savoir-faire régional de l’économie circulaire et un tiers lieux pour la démarche zéro déchet. »

La chapelle, pratiquement intacte, sera quant à elle dédiée à des conférences et des ateliers. Le showroom, qui fait la démonstration des talents locaux en matière de zéro déchet et d’innovations pour l’économie circulaire, restera dans une salle attenante. La visite se poursuit dans les allées du cloître qui desservent les parloirs grillagés pour les visites des sœurs. Dans le jardin, difficile de s’imaginer au coeur de Roubaix tant le silence est maître. « Je me dis que bientôt, des entrepreneurs vont venir s’installer dans ce décors qui me font penser au château d’Harry Potter », sourit Romain.

A terme, le couvent devrait également abriter des espaces de co-working, un incubateur, un hôtel d’entreprises… Après un musée dans une piscine, un lieu culturel dans une usine de conditionnement, un musée du textile dans une usine textile, un incubateur du e-commerce dans d’anciens bureaux de la Redoute ; un cluster de l’économie circulaire dans un ancien couvent, finalement, c’est une nouvelle reconquête du patrimoine de la Ville.