De l’arbre à l’oeuvre d’art
Publié le 20 décembre 2018|
C’est une première à Roubaix et dans la Ville du Zéro Déchet et de l’économie circulaire, l’initiative prend tout son sens. Un arbre malade abattu début décembre sera transformé en oeuvre d’art.
Planté avenue Jean-Jaurès en 1936, dans sa dixième année, il avait atteint l’âge vénérable de 92 ans et une hauteur de 25 mètres. Le hêtre, situé le long de la ligne de tramway, a disparu du paysage mais connaîtra une seconde vie, sans doute éternelle celle-là ! Il a été offert à Guillaume Krick, artiste roubaisien.
Le sculpteur sur bois et sur métal garde secrets les contours finals de son oeuvre. Mais ce Québécois installé depuis trois ans à Roubaix s’inspire dans la démarche de celle d’une ville de Pennsylvanie où ce qui fut un arbre fait désormais partie des collections d’un musée. « J’aime la démarche écologique de la Ville de Roubaix. Le Zéro déchet est une dimension que j’intègre, moi-même, dans mon travail. Comment l’être humain transforme le territoire ? Comment ses agissements l’impactent-ils durablement ? C’est une réflexion à laquelle les artistes ont toute leur part à prendre », explique Guillaume Krick.
Premier acte : la scierie mobile
Abattu dans la nuit du 6 au 7 décembre, alors que ses racines avaient été attaquées par un champignon et qu’il représentait un danger pour la sécurité, le hêtre a d’abord été transporté aux ateliers municipaux, 259, boulevard de Mulhouse à Roubaix. C’est là qu’est attendue une scierie mobile le jeudi 20 décembre 2018 à 10h : avant de changer de peau, le tronc de l’arbre sera découpé, dans la longueur, en planches. Guillaume Krick, en tenue de bûcheron, sera aux commandes de cette scierie. Les planches seront ensuite acheminées vers son atelier où elles sècheront durant environ une année avant de pouvoir être travaillées.
De l’arbre… à l’oeuvre
La sculpture sera réalisée à partir de ces planches et de quelques branches du défunt arbre que l’artiste a souhaité conserver. La transformation d’un arbre mort en oeuvre d’art est une première à Roubaix. L’initiative pourrait être réitérée (et même durablement s’enraciner) au titre de la sauvegarde du patrimoine naturel de Roubaix. Dans le parc Barbieux, quelques troncs d’arbres morts ont été conservés, sur pied. Ils ont été sculptés pour certains ou sont tout simplement devenus d’utiles niches écologiques.