Parmi eux, une majorité de riverains des quartiers Centre curieux de découvrir l’ampleur du chantier et son impact sur la vie de leur quartier et sur celle du musée. « La bonne nouvelle, intervient Frédéric Minard, c’est que La Piscine reste ouverte pendant toute la durée des travaux ! » Pour l’adjoint à la culture, il n’était pas question de fermer le musée à ses visiteurs. D’autant qu’ils sont de plus en plus nombreux à venir découvrir les collections et les expositions de La Piscine. L’an dernier, le musée en a accueilli plus de 240 000. « C’est quatre fois plus que le nombre de visiteurs pressentis au moment de son ouverture en 2001« , observe Frédéric Minard qui se réjouit naturellement de ce succès inattendu. « La Piscine est l’un des musées les plus fréquentés de la région« .

C’est dire si l’agrandissement du musée était attendu ! À commencer par son Conservateur, qui évoque les interminables files d’attente, l’engorgement des salles d’exposition, la saturation des espaces de conservation et son incapacité à satisfaire malheureusement les trop nombreux candidats aux ateliers de pratiques artistiques. « Le musée éclate de tous les côtés« , constate Bruno Gaudichon. Sans parler des conditions de travail des équipes ! Car si le confort des visiteurs n’a pas été oublié dans le projet d’agrandissement, celui des personnels non plus. « Il devenait urgent de créer de vrais vestiaires et de doter l’équipement d’ateliers techniques pour la restauration des œuvres« .

La transformation de La Piscine (9,3 millions d’euros de budget) est financée à 80% par l’État, la Région, la MEL, les Cercle des Entreprises Mécènes de La Piscine, la Société des Amis du Musée et aussi grâce aux dons récoltés dans le cadre de la campagne de financement participatif. « Son succès démontre l’incroyable attachement des visiteurs à La Piscine et le lien fort que le musée a su tisser avec eux« , commente Max-André Pick. « C’est aussi une aubaine pour la Ville qui assume seule les dépenses de fonctionnement du musée« , admet le premier adjoint au maire chargé des finances, de l’urbanisme et de l’aménagement.

L’extension du musée a été confiée à Jean-Paul Philippon, qui avait déjà réalisé la transformation de la piscine il y a quinze ans. « C’est cette continuité qui a séduit le jury« , souligne Bruno Gaudichon en déclinant les principaux partis pris architecturaux du projet : trois nouveaux espaces pour les collections permanentes et les expositions temporaires dont une galerie dédiée aux artistes du Groupe de Roubaix, deux nouveaux ateliers de pratiques artistiques dans l’ancien collège Sévigné, le réaménagement du hall et de la billetterie…

« Les engins débarquent cette semaine« , annonce Julien Vandromme, qui pilote le chantier pour la Ville. « Ça veut dire que je risque d’avoir encore plus de difficulté à entrer mon véhicule dans mon garage« , déplore ce voisin de l’avenue Lebas dont le parking débouche sur la rue de l’Espérance. « Déjà qu’avec les bus qui stationnent le long du trottoir ce n’est toujours pas évident…« . « Les engins seront cantonnés au chantier« , explique Nabella Mezouane. L’adjointe en charge des quartiers centre se veut rassurante. « Le chantier aura de toute évidence un impact très faible sur son environnement immédiat. Quant à sa durée (dix-huit mois), elle est extrêmement courte si l’on considère l’ampleur des travaux à réaliser« .

« Avec la fermeture de l’accès au parking rue de l’Espérance, comment vont faire les visiteurs pour gagner l’entrée du musée ? », se demande cet habitant de la rue du Grand Chemin qui sert parfois de guide à la clientèle belge et britannique le week-end. « Pourquoi ne pas avoir conservé un accès piéton le temps du chantier ? » « Un fléchage est prévu« , rassure Bruno Gaudichon. « Pour le reste, c’est d’abord une question de sécurité« . Une autre question préoccupe les riverains, notamment ceux qui circulent en voiture dans le quartier, c’est celle du stationnement aux abords du musée. « La construction de l’extension risque de supprimer des places de parking ?« , craint ce représentant du Conseil des Prudhommes situé à l’arrière du musée. « Le nombre de stationnement restera quasiment identique« , promet Nabella Mezouane. « Et les espaces verts dans tout ça ?« , se préoccupe une participante. « Une rencontre est prévue avant les vacances de Noël avec les habitants, qui seront sollicités pour réfléchir à la création de nouveaux espaces de verdure dans le quartier« . Des cafés-chantier seront également organisés pendant la période des travaux pour permettre aux riverains de constater l’avancée du chantier.