Derrière « La Porte Rouge » : accueillir est un art
Publié le 18 mai 2023|
Depuis octobre 2022, Nathalie Pauchant et Jean-Charles Huet ont ouvert la porte rouge de leur résidence principale roubaisienne aux professionnels et aux touristes. Plus qu’une maison d’hôtes, ce lieu singulier redéfinit la notion d’accueil, avec générosité et exigence.
Coup de foudre pour cette superbe adresse qui offre un havre de beauté en plein cœur de Roubaix. Cela fait vingt ans que les deux Roubaisiens passionnés sont tombés en amour pour ce site, qui a accueilli l’ancienne usine Motte-Bossut, puis « La Goutte de Lait », centre d’allaitement créé par les industriels textiles pour les ouvrières.
De « La Goutte de Lait » à « La Porte Rouge »
« Nous sommes passés par une petite porte et avons d’abord découvert le jardin arboré, un espace rare de nature un peu sauvage en ville », raconte Nathalie. Les lieux racontent une histoire à laquelle le couple, amoureux de Roubaix, est sensible. La décision est prise. Là sera leur maison du bonheur.
Jean-Charles, architecte reconnu spécialiste de Jean Prouvé, décide de conserver la façade de la bâtisse et y adosse un écrin contemporain, aux volumes amples et aux lignes précises. Ce geste élégant et virtuose lui vaut d’ailleurs un Trophée de la réhabilitation en 2003. Mention spéciale à l’attention portée aux baies qui invitent le soleil et dialoguent avec un extérieur enchanteur où s’épanouissent des bambous.
Vingt ans de bonheur dans cette maison de famille, des enfants qui grandissent et quittent le nid, un confinement « finalement agréable dans un environnement privilégié », une envie d’ailleurs puis d’autre chose, et puis un « pourquoi pas »… La réflexion mène le couple à ouvrir un nouveau chapitre de sa vie roubaisienne. Désormais, tous les deux y installeront leurs bureaux et parallèlement ouvriront une maison d’hôtes. Après tout, ils ont l’accueil dans le sang. La maison a vu défiler des fêtes aux accents andalous, des moments de joie et de partage au rythme du flamenco. Elle peut continuer de vivre, encore et autrement.
Quatre chambres, quatre expériences
Cette année ouvre un nouveau chapitre de la vie de la maison familiale, qui a bénéficié de quelques aménagements, afin de créer quatre chambres indépendantes tout confort, dont les noms ont été choisis avec soin, pour faire sens.
La suite Grand Angle (référence à la photographie) est juste époustouflante, avec sa salle de bain XXL équipée d’une cabine vitrée ouverte sur le jardin, qui permet de prendre une douche comme une pluie d’été à Bali. « C’était notre chambre », commente Nathalie en nous la faisant visiter. Aucun regret ? « Je pensais que j’allais en avoir et puis finalement non. Je suis contente que nos hôtes puissent en profiter. »
La Rita évoque le premier bureau de Jean-Charles au sein de ce lieu unique « Chez Rita », qu’il a contribué à fonder. La Pop Art vous plonge dans un univers arty et cosy. Enfin Le Studio, à la décoration tout aussi soignée, est équipé d’une cuisine fonctionnelle. Quatre chambres pour quatre expériences toutes différentes, chacune unique.
Le four sonne, rappelant que le granola est en train d’y dorer. Ici, le petit déjeuner généreux est compris dans le prix, et tout ou presque, des confitures aux céréales gourmandes, est fait maison.
Séminaires, shooting photos… des prestations sur demande et sur mesure
Aucun écran dans cet écrin. C’est un principe auquel Nathalie et Jean-Charles sont attachés. Lorsque vous passez la porte rouge, vous entrez dans un site protégé, déconnecté, à l’abri des réseaux et du brouhaha digital. « C’est ce que les clients, des comités directeurs par exemple, que nous accueillons en séminaire apprécient », souligne celle qui a travaillé à La Redoute et pour Damart notamment, riche d’un solide réseau professionnel. « Les retours sont excellents, se réjouit-elle. L’atmosphère de la maison serait particulièrement propice aux échanges fructueux apaisés. »
Surprise à laquelle ne s’attendait pas Jean-Charles, « les touristes étrangers, hollandais, anglais, américains… sont nombreux. Ils choisissent Roubaix pour La Piscine, la Villa Cavrois, mais aussi comme point de départ stratégique pour rayonner dans toute la métropole. »
Parmi les prestations offertes par La Porte Rouge : la location pour des shootings photos. Et pourquoi pas… le cinéma ! Roubaix n’est-elle pas une terre de tournage ? Tout est ouvert.
Les belles rencontres
Maison d’hôtes d’exception, galerie d’art éphémère, atelier de poterie intimiste, boutique exclusive… La Porte Rouge multiplie les raisons de la pousser. Et tout est aligné pour y vivre « de belles rencontres ». C’est ce que retient Jean-Charles, qui ne regrette décidément pas le chemin emprunté il y a un an. Comme une suite logique, un prolongement naturel de ce qu’a toujours été la vie de ce duo complémentaire, faite d’ouverture et de rencontres justement.
A l’occasion de La Nuit des Arts, en mai, les céramiques de Sandrine Hurtrer ont merveilleusement envahi la maison, le jardin, le bassin… Tandis que les photographies de Bruno Dewaele s’exposaient en majesté. Une exposition-événement chuchotée, un réel succès. « C’est Sandrine qui m’a initiée à la céramique, confie Nathalie, qui a plongé les mains dans la terre avec une approche « presque plus sensorielle qu’artistique ».
Pour la maîtresse de maison, si accueillir est un art, tourner est une thérapie. Dans son atelier de poterie, Nathalie, coach certifiée, propose des initiations au travail de la terre et des séances de « Terre-Happy » : « Le tournage permet de se recentrer. Les mains dans la terre, la parole se libère et les échanges se font fluides. Une séance de 2h30 offre un vrai espace d’expression. » La Porte Rouge n’a pas fini de rendre heureux.
[Photos : Bruno Dewaele, sauf le portrait de Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix]