« Chasseuse de têtes », place Vendôme à Paris

Ne vous fiez pas à la silhouette encore juvénile de Diane Lepoutre, la jeune femme a la tête bien faite et les épaules solides. Dans une autre vie pas si lointaine, Diane avait comme on dit « un avenir tout tracé ». En effet, après un parcours universitaire sans faute, la jeune diplômée de Sciences Po se retrouve « chasseuse de têtes », place Vendôme à Paris. Mais loin d’éblouir Diane, ce métier de pouvoir qui lui offre un confort matériel assuré, lui inspire un profond ennui et comme une impression d’avoir pris le mauvais chemin… Diane se questionne : « Qu’est-ce que je fais ici ? » Durant sa licence, l’étudiante avait goûté à la vie idyllique en Suède, son art de vivre à la fois convivial et proche de la nature résonnait encore en elle… Se retrouver dans un bureau aussi prestigieux soit-il n’était pas ce qu’elle désirait au plus profond d’elle-même.

La Suède ne laisse pas de glace

Diane a eu l’occasion d’étudier un an en Suède dans le cadre d’Erasmus. Alors qu’elle avait choisi cette destination un peu par hasard, la culture de ce pays nordique, qui mêle à la fois traditions et ouverture d’esprit, va littéralement bouleverser sa façon d’appréhender le monde. « J’ai tout de suite adhéré aux valeurs des Suédois. Ils sont précurseurs en matière d’écologie et d’égalité homme/femme. » Mais ce qu’a préféré Diane en Suède, c’est la pause de 16h, véritable rituel au pays des aurores boréales. « Le goûter nommé Fika est une institution en Suède. Tout le monde s’arrête de travailler pour faire une pause gourmande autour de boissons chaudes et pâtisseries maison. » Initiée à la pâtisserie depuis son enfance, Diane profite de ce séjour suédois pour apprendre à réaliser les fameux roulés à la cannelle, les kanelbullar et bien d’autres délices qui seront autant de « petites madeleines de Proust » pour Diane lors de son retour en France.

Pâtissière, un rêve d’enfant qui se réalise

Lorsqu’il a fallu réinventer sa vie professionnelle, Diane n’a pas eu besoin de faire un bilan de compétence pour découvrir ce vers quoi elle devait se destiner : « Devenir pâtissière et ouvrir un salon de thé aux influences scandinaves étaient une évidence. Je devais concrétiser cette aspiration qui avait pris le temps de mûrir pendant plusieurs années. » Pour perfectionner son savoir-faire, la jeune femme se forme auprès de deux chefs suédois à Paris et à Stockholm et obtient également son CAP Pâtissier. Avant de se lancer dans la création de son café suédois, Diane a souhaité tester ses préparations sucrées durant le marché de Noël de Roubaix en 2018 : un grand succès !

Tous les chemins mènent à Roubaix

Revenir à Roubaix pour y vivre et y travailler était un rêve pour Diane. « J’avais envie de retourner vivre dans le Nord. Le marché de Noël m’a fait réaliser que Roubaix a un réel atout multiculturel, une beauté architecturale et une énergie porteuse pour la création. Mes grands-parents travaillaient dans le textile à Roubaix, je suis heureuse de retourner à mes racines. » s’enthousiasme Diane. Encouragée et soutenue par la Ville de Roubaix, Diane a pu bénéficier des conseils de différents spécialistes pour que son projet voit le jour et des bénéfices d’une campagne de crowdfunding. Le résultat est à la hauteur de ses rêves : le Freyja Nørdic Café, du nom d’une déesse scandinave, accueillera ses premiers clients à la mi-décembre.

Le Freyja Nørdic Café : un petit bout de Scandinavie à Roubaix

Dans une ambiance cosy et conviviale, l’atmosphère du Freyja Nørdic Café, en face de l’Hôtel de Ville, est une invitation à passer un moment cocoon. Le laboratoire de pâtisserie visible depuis la salle permet de suivre la préparation des différentes propositions gourmandes. A la carte du déjeuner, soupes, tartines et salades selon la saison et pour le Fika à la suédoise, un choix de pâtisseries maison, dont l’incontournable Kanelbullar, brioche à la cannelle. « Il y aura d’autres viennoiseries à la cardamone, à la vanille et des biscuits au chocolat et aux fruits de saison », précise Diane. Respectueuse de l’environnement et adepte du circuit court, elle se fournit essentiellement chez les producteurs de la région : farine, œufs, jus de pomme, lait, pain… Chez Freyja, les emballages sont biodégradables et compostables et 5% de réduction est offert si l’on ramène son contenant. S’entourer d’objets inspirants fait également partie de l’art de vivre nordique (hygge), Diane proposera à la vente des réalisations de différents créateurs roubaisiens, comme les mugs de Sophie Masson. Et si on faisait une pause Fika ?

FB : Freyja Nørdic Café