Djamel, un médiateur né
Publié le 12 août 2016|
Djamel Amrani est un enfant de l’Epeule. Il y a grandi et s’il a aujourd’hui 33 ans il a gardé son âme d’enfant avec sa curiosité et son optimisme. En poste en tant que médiateur dans les quartiers ouest depuis le mois de juin, il se sent comme un poisson dans l’eau et prend sa mission très à cœur.
« Je suis né à Roubaix rue de Lille, où mes parents vivent toujours et c’est le football qui m’a sauvé la vie ». Ainsi se présente ce jeune homme souriant et affable, « J’aime bien parler aussi » compète-t-il. Le football dans sa vie à partir de l’âge de 6 ans donc et qu’il pratique assidûment jusqu’à l’âge de 28 ans en club. Dans son quartier d’abord, puis ses qualités techniques sont remarquées et il part jouer à l’IRIS Club de Croix. Malheureusement à 15 ans, il reçoit un éclat de pétard dans l’œil droit et perd la vue pendant deux ans. C’en est donc fini de ses rêves de gosse d’être joueur de football professionnel… Mais le garçon a une force de caractère et une maturité qui lui permettent de ne pas sombrer. Au contraire, il décide de s’engager toujours plus à fond dans le football mais en tant qu’éducateur. Il enchaîne alors les diplômes et les contrats CAE avec son club croisien et son CV connaît aussi des expériences d’animateur socio-culturel au Centre Social Nautilus pendant 4 ans par exemple ou de surveillant au collège sainte Marie. Aujourd’hui Djamel est le papa heureux d’un petite Jade âgée de deux ans, il a pris du recul et s’applique à transmettre en bon pédagogue les valeurs du savoir-vivre ensemble aux jeunes de son quartier.
Son quartier passé au crible
« Pendant un an, alors que je ne travaillais pas pendant cette période je me suis mis à analyser mon quartier » explique Djamel. « Je me suis mis à la place de tout le monde, jeunes, moins jeunes, j’ai écouté les habitants, je me suis montré présent un peu comme un grand frère ». Djamel devient alors le référent des enfants et des ados qu’il prend sous son aile quand il sent qu’ils pourraient mal tourner. « Tu devrais être payé pour faire ce que tu fais ! » lui disent-ils régulièrement.
Et c’est exactement ce que Djamel fait aujourd’hui : il est payé pour être présent dans le quartier, écouter ses habitants, dialoguer et restaurer un lien social parfois rompu et l’entretenir. Et Djamel est hyper à l’aise dans ce rôle-là « c’est simple quand je porte le tee-shirt violet, je me sens bien » sourit-il. Avec ses deux collègues Nordine et Nacim, ils assurent une présence qui rassure les habitants du quartier. Tous les trois très impliqués dans leurs missions, ils ont même envie de fonder une association pour animer ces quartiers ouest qu’ils aiment tant.
J’ai la chance d’avoir une grande famille avec 10 frères et soeurs. On a tous des parcours différents mais grâce à mes parents il y a une vraie cohésion familiale.
Les coups de cœur de Djamel
- Le parc du Brondeloire
« C’est l’endroit incontournable du quartier que tout le monde fréquente, toutes génération confondues »
- Le Colisée
« J’y vais régulièrement et ce que j’aime c’est qu’on voit des gens venir d’ailleurs et parfois de loin dans cette très belle salle de concert ». Pas pour rien qu’on l’appelle « l’Olympia du Nord » !
- La mosquée de l’Epeule
« Cet endroit je l’aime à la fois pour sa beauté architecturale et pour la prière »