Djibril Coupé : « à fond ou rien » !
Publié le 27 avril 2021|
Chez Djibril Coupé, la modestie est proportionnelle à la taille. 1m92 et l’humilité des champions. Le palmarès du boxeur ? Plusieurs fois finaliste des championnats de France et médaillé de bronze aux championnats d’Europe 2012, remplaçant de Tony Yoka aux Jeux Olympiques de 2012. Rien que ça. Il débite son palmarès à toute vitesse, comme pour s’en débarrasser et précise qu’il n’est pas là pour ça.
« Néanmoins les jeunes peuvent se reconnaître dans mon parcours et ça me plait. »
L’absence de compétitions de boxe imposée par la situation sanitaire depuis un an l’a déstabilisé au début : « Quand on s’entraine tous les jours avec un objectif de combat, les journées sont très rythmées. Sans compétition je me suis retrouvé un peu perdu. J’ai envie de créer une dynamique autour des sports de combat à Roubaix (boxe, MMA) »
Le développement d’Arena Surpass’ : son nouveau combat
Et c’est de cela dont le boxeur de 30 ans a envie de parler. De cette pratique qui recueille un vrai engouement chez les jeunes et qui mixe des mouvements de lutte, de boxe et de kick-boxing. Le MMA est reconnu par le Ministère des sports depuis un an et existe à travers une fédération, la FMMAF, rattachée à la fédération de boxe anglaise. Une association est née : l’Arena Surpass’. Avec son président Foued Baitar, Djibril souhaite mettre en place des événements professionnels réguliers à Roubaix. Pour faire de la ville une référence en la matière. « L’idée c’est de construire quelque chose de complémentaire à ce qui existe déjà, car à Roubaix il y a de très bons clubs qui font un super travail. »
Un premier rendez-vous se prépare pour la rentrée 2021. « Cela va attirer les curieux mais aussi tous les amoureux des sports de combat. »
Le jeune homme s’investit pleinement dans ce projet. Il oublie ainsi l’absence de compétitions et du coup d’entraînements. « S’entraîner sans objectif de combat pour un boxeur, c’est compliqué et un peu vain » concède-t-il. Il reconnait qu’il a pris 23 kilos, la faute aux repas pris sur le pouce et à la tentation de la junk food. « Mais je sais aussi que dès que je l’aurai décidé et surtout dès que la situation le permettra, je remonterai sur le ring et je m’astreindrai de nouveau à une hygiène alimentaire stricte. » Il croit en Roubaix qu’il voit comme un vivier de jeunes boxeurs prometteurs. « Depuis 2008, à chaque olympiade on compte des Roubaisiens parmi les athlètes présélectionnés. Il ne manque pas grand-chose pour qu’ils soient sélectionnés en définitive. Il existe un réel potentiel et c’est cela que j’ai envie de développer avec l’association, leur donner l’occasion de continuer leur parcours professionnel. »
L’événement surprise de la rentrée
Car il le reconnait aisément, « être un sportif inactif c’est horriblement frustrant ». Une année sacrifiée avec la Covid, c’est trois à quatre combats de perdus. Djibril a enfilé les gants à l’âge de 15 ans. Avant, comme beaucoup de gamins il a joué au foot à Barbe d’or. « Ce que j’ai aimé dans la boxe, c’est que tu dépends de toi et uniquement de toi. » Et il a beaucoup donné. En seulement un an et demi, il a acquis le niveau pour entrer en équipe de France. C’est assez fulgurant mais l’adolescent qu’il était a gardé la tête froide. Aujourd’hui il n’allume sa télé que pour regarder un combat de boxe. Il a fait de sa pratique une vraie discipline de vie. Il estime avoir encore cinq à six années devant lui au plus haut niveau avant de raccrocher les gants. En attendant, il organise, il passe des coups de fil, avec les membres actifs de l’association pour la mise en place d’un événement à Roubaix avec des combats de boxe et de MMA à Roubaix. Et s’engage généreusement comme lorsqu’il boxe. Tout en exerçant son métier d’éducateur sportif à la Ville de Roubaix depuis 2014. Ses journées sont bien remplies. Il reste volontairement évasif sur les noms des combattants MMA qui s’illustreront à Roubaix. « Je veux créer la surprise mais faites-moi confiance, c’est du lourd » conclut-il. On veut bien lui faire confiance. Et on ne manquera pas de vous tenir informés.
« Je tiens à remercier particulièrement le maire, Guillaume Delbar et son adjoint aux sports, Michel Gacem pour leur soutien dans ce projet. »
Bio express
- 27 mai 1990 : naissance à Roubaix. Djibril suivra sa scolarité au collège Anne Frank puis au ycée Turgot.
- Octobre 2007 : premier stage en équipe de France à l’âge de 17 ans.
- 2012 : présélection olympique
- 2016 : passage en boxeur professionnel
- Mars 2020 : création de l’association Arena Surpass’ pour promouvoir le MMA
Les coups de coeur de Djibril
1/ La salle de boxe, rue de France à l’Alma
« C’est une salle comme dans le film Rocky. A l’ancienne, avec des vieilles affiches de combat au mur. J’aime cette impression d’être dans une autre époque. »
2/ Le centre-ville
« Un endroit où je retrouve tout le monde. »
3/ Le canal de Roubaix
« C’est là où je pratique la course à pied, au plus proche de la nature, en ville. C’est indispensable pour être le plus fort sur le ring. »