Eric Maquer : sa copie pour Jean-Moulin
Publié le 19 décembre 2017|
Il est des rédactions qui sont plus complexes à rédiger que d'autres. Celles des examens, celles qui détermineront un avenir. Et il y a des copies qui n'ont pas ce but mais qui malgré tout, se doivent d'être impeccables. Rédiger le portrait du nouveau proviseur du lycée Jean-Moulin fait partie de ces challenges.
Pour rendre une bonne copie, il faut une introduction qui situe le sujet. Installé depuis quatre mois dans le bureau de la direction, Eric Maquer a de son propre aveu « un parcours atypique ». De Calais à New-York en passant par Chicago et la Martinique, ce professeur d’histoire-géographie s’est nourrit de différentes cultures et de différentes façons d’enseigner. « Mais en 22 ans de carrière, j’ai déjà passé plus de 10 ans à Roubaix ! »
Le devoir doit comprendre un développement. Après quelques vacation à l’Université d’État de New-York, le professeur cherche à rejoindre ses terres natales et demande une affectation dans la région de l’académie de Lille. Et ce sera au lycée Baudelaire de Roubaix. « C’était un peu là où à commencé une carrière où Roubaix a beaucoup compté dans mon parcours. » Trois ans après cette expérience, plus quelques années après un passage dans l’île natale de sa femme, Eric Maquer passe le concours du personnel de direction de l’Éducation Nationale. « Je souhaitais prendre des responsabilités de pilote, définir des axes de progrès et d’ambition concertés pour accompagner les élèves ». Le besoin de voir plus loin que celle de la seule classe.
« L'enseignement, c'est une vocation »
« Mais j’étais très bien dans mes classes, tient-il à préciser. L’enseignement, c’est une vocation, très vite j’ai voulu être enseignant. » La transmission du savoir et le développement des compétences de l’élève pour en faire un citoyen éclairé l’ont toujours motivé tout au long de ce parcours. « Cela peut paraître idyllique, reconnaît le proviseur, mais c’est le cœur du métier. » Il rejoint donc le collège Anne Franck de Grande-Synthe pour ses débuts en tant que principal adjoint. « J’ai encore choisi le Nord car je veux défendre une vision objective et de sa population qui ont beaucoup de potentiel où la réussite existe. Et si à mon modeste niveau et de manière très humble je peux y contribuer… » Et puis… De nouveau Roubaix. « J’ai passé 7 ans au collège Samain en tant que principal. » En septembre dernier, il rejoint Jean-Moulin. « C’est un établissement de centre-ville qui présente l’image d’un lycée de la seconde chance à vocation sociale, analyse le proviseur. Mais ce n’est pas tout à fait vrai et surtout c’est une chance ! » Eric Maquer s’appuie depuis la rentrée sur son équipe de direction et pédagogique pour fixer ses axes.
« L'image du lycée Jean-Moulin est biaisée »
« Ces équipes sont particulièrement compétentes et se mobilisent sans cesse autour d’un parcours personnalisé de l’élève. » Son premier travail : changer l’image du lycée. « Je note un décalage entre l’idée que l’on s’en fait et la vérité. L’image est biaisée. Il produit de l’excellence.» Formations solides, des séries S et ES importantes, une spécialisation dans le tertiaire ancrée « et le tertiaire, ce sont les métiers d’avenir »… Bref, un lycée polyvalent d’une grande richesse.
En conclusion d’une copie, il faut faire la synthèse du développement : Si Eric Maquer a du pain sur la planche (comme tout proviseur qui prend son poste finalement), il a tous les atouts en poche pour y parvenir : une vraie passion, une réelle envie, une culture de l’enseignement solide et variée et enfin, des équipes sur qui compter.
Et on croise les doigts pour obtenir une bonne appréciation à ce devoir.
Le bulletin d'Eric Maquer
- L’élève Eric Maquer
« J’étais un élève studieux. Peut-être trop studieux. Un lycéen des plus classiques mais je voulais néanmoins porter un regard critique sur mon environnement pour mieux le comprendre. » - Ses matières favorites
« Sans grande surprise, l’histoire-géographie, puis la philosophie, les langues vivantes et enfin les mathématiques. Les maths pour la logique du raisonnement dans l’abstraction. Et puis, il n’y a pas de science sans conscience*… » - Son comportement, ses bêtises
« J’ai peut-être fait des bêtises mais elles ne me reviennent pas. J’étais vraiment studieux et curieux. Néanmoins, lors de mes classes préparatoires, alors que mes camarades passaient leur mercredi après-midi à travailler, je me permettais de m’aérer, je suis un peu sorti du cadre… »
*Citation originale de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
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— L'Etudiant (@letudiant) 17 novembre 2017