Et le gagnant du vote pour un patrimoine inattendu est…Le pont du Galon d’Eau !
Publié le 20 octobre 2016|
Il a un peu plus d’un siècle et il se situe à mi-chemin entre la Grand-Place et Wattrelos, près du cimetière, sur le tracé de la Grande Rue. Ce type de pont hydraulique fait figure de rareté en France – on en recense trois en tout – et c’est lui qui a été mis à l’honneur par le vote des internautes.
Ce vote proposé par le blog Roubaix Patrimoines confirme l’attachement des internautes à la variété du patrimoine de Roubaix, à son patrimoine métallique, et particulièrement à ses ouvrages d’art.
141 votants, 23 pour le pont
Commandé par la municipalité d’Eugène Motte pour répondre à l’activité croissante sur le canal, le pont hydraulique en acier se levait pour laisser passer les péniches chargées de charbon et de matières premières qui approvisionnaient directement les usines textiles et lainières de la ville. Le pont est aussi nommé pont du Galon d’eau en raison de sa proximité géographique avec l’écluse du même nom, placée en aval. Le premier pont étroit ne permet le passage que d’un véhicule à la fois. Il est remplacé en 1903 par un pont moderne mobile trois fois plus large afin de favoriser la circulation sur cet axe majeur entre le centre ville et la Belgique, via Wattrelos.
C’est le jumeau du précédent ouvrage du pont de Crimée. Celui-ci est installé à l’entrée du bassin de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris en 1885. Il avait été réalisé par la Compagnie de Fives-Lille en collaboration avec Félix Eugène Humblot, ingénieur du service des eaux de la Ville de Paris. Présentant des caractéristiques technologiques et architecturales extraordinaires pour l’époque, ce système breveté SGDG (ou Sans Garantie Du Gouvernement) développe un soulèvement parallèle, le tablier du pont est actionné par deux pistons hydrauliques associés à des vérins tirant sur les câbles de levage.
Lors de son inauguration, le pont refuse de se lever, ce qui provoque les moqueries des Roubaisiens. Ceux-ci se mettent à chanter : « Lève l’pont Ugène, lève l’pont, y’a quélqu’chose qui gène, Ugène, tire d’sus la chaîne, Ugène, lève l’pont ». « Ugène » désigne Eugène Motte, maire de la ville de 1902 à 1912.
L’occupant allemand dynamite l’ensemble des ouvrages du canal en octobre 1918 afin de ralentir la progression des armées alliées. Le pont est à nouveau opérationnel en 1920. Cependant les grandes poulies guidant les câbles et le décor d’origine, constitué de coffrages en forme de colonnes classiques ont été remplacés par une ossature métallique en treillis. L’ensemble est rehaussé et le mécanisme modernisé. Depuis 2010, le pont a été officiellement rebaptisé pont Emile Duhamel en hommage à ce défenseur du canal de Roubaix.
Rendez-vous
Un moment de découverte convivial en vue
Pour mieux vous le faire connaître, le service Ville d’art et d’histoire en partenariat avec l’Office du Tourisme vous propose une visite guidée autour du canal et de ses ouvrages rendez-vous le 29 octobre à 14h30, à l’entrée du cimetière, place Chaptal. La visite est ouverte à tous, gratuite, et durera 1h30.
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— VDN Roubaix (@VDNRoubaix) 13 septembre 2016