Une fresque hispanique au lycée Jean Moulin
Publié le 26 janvier 2024|
La peinture est à peine fraîche ! Les murs d’une classe d’espagnol du lycée roubaisien racontent la culture hispanique en couleurs. L’œuvre supervisée par le street-artiste Renaud du collectif RenArt et réalisée avec des lycéens est visible lors de la Journée Portes ouvertes de ce samedi 27 janvier.
Rendez-vous salle 213. Dans la classe dédiée aux cours d’espagnol, les élèves s’agitent tandis que la fresque qui se déroule sur deux murs est en train d’être achevée. Nous sommes vendredi, veille des Portes ouvertes. Il faut se concentrer.
Un lycée où le street-art est roi
Renaud, artiste du collectif de street-art ReNart, n’en est pas à première intervention au lycée Jean Moulin, qui compte déjà plusieurs fresques, dans la classe d’allemand, celle d’anglais, mais aussi dans la cour. Depuis le début de la semaine, il supervise la phase opérationnelle du projet porté par les enseignants Yamina Zaknoune et Larhib Drifa.
Durant trois semaines, ils ont brainstormé avec les élèves et imaginé une fresque qui rendrait hommage à la culture hispanique. Une œuvre qui aurait du sens et ferait voyager dans le temps et sur deux continents.
C’est la logique chronologique qui a été retenue. Il était une fois Don Quichotte au Moyen Age, puis 711, les Berbères débarquent en Espagne et la fresque offre l’occasion d’évoquer la culture arabo-andalouse. Direction Séville, les guitares andalouses et une flamenca enflammée. Au mur, des castagnettes et la silhouette d’un taureau… Tout est là. Olé !
Des histoires et des symboles
Espagne, foot, Real de Madrid et la figure de Ronaldo. Sans oublier le masque emblématique de la série La Casa de Papel. Prochaine étape : Barcelone, son lézard et ses fleurs. « Je suis professeur d’espagnol et aussi référente Erasmus, commente Yamina Zaknoune. Nous sommes allés à Madrid et Barcelone dans ce cadre. Il était normal de retrouver ces deux villes. » Go to Argentine et encore du football, avec Messi. Transition vers le second mur : ici un paysage typique où se dresse une pyramide maya. Shaïless s’applique à reproduire au pinceau des inscriptions aztèques. Sa frise avance. Elle aime bien.
Il reste Maradona. Incontournable. La main de Dieu pointera vers le doigt de Christophe Colomb. Clin d’œil et boucle bouclée. Renaud appose un pochoir, qu’un élève vient bomber. Viendra ensuite Frida Kahlo en Catrina, l’une des iconographies les plus connues de la culture mexicaine, généralement associée au Jour des Morts (Día de los Muertos). Fin du cycle.
La professeure d’espagnol a quant à elle prévu d’inscrire dans le coin qui borde son bureau des vers signés du poète espagnol anti-franquiste Gabriel Celaya, auteur de « La poésie est une arme chargée de futur. » L’éducation et l’art n’en sont-ils pas aussi ?
[Photos : Anaïs Gadeau – Ville de Roubaix]