Fripeur le dauphin, tout un état d’esprit
Publié le 24 mars 2021|
Un nom rigolo, une friperie, un studio, bientôt un bar à fripes et le retour de rendez-vous éphémères. Fripeur le dauphin veut bâtir un monde plus responsable et solidaire, à son image.
« Je n’aimais pas acheter mes vêtements, lance Simon Salinas, 26 ans, pourtant vendeur de fripes. Les achats, pour moi, c’était une fois par an, pas plus. » Il a fallu qu’il craque face à la tenue incohérente de la maison de retraite dans laquelle il se chargeait des animations pour qu’il rende son tablier. Le profit plutôt que l’humain, près peu pour lui. « J’ai fait un break, un tour de France des amis et de la famille. Je l’ai fini à Lille et j’ai trouvé dans le Nord le même accueil, le même côté bon vivant que dans ma Normandie. » C’est pourtant de l’autre côté de la frontière qu’il fait la rencontre qui change tout : les friperies belges. « J’ai identifié des marques qui n’étaient pas vendues cher. J’en ai acheté et j’ai tout revendu autour de moi. Mes amis m’ont appelé fripeur, après ça. »
Nous proposer de participer à du greenwashing, c’est non !
Il sent qu’il a quelque chose au bout des doigts. « Je me suis renseigné sur les chiffres, le marché. Je n’y connaissais rien du tout. J’ai dû passer une centaine de coups de fil partout pour arriver à connaître le monde entrepreneurial. » Son idée se précise : il ne veut pas se contenter d’une simple friperie éthique mais créer tout autour des événements liés à la seconde main et emmener avec lui d’autres vendeurs qui, comme lui, sont anti-fast fashion.
Le tout premier événement leur rapporte 20 euros. Désormais Fripeur le dauphin, porté également par le créateur Antoine Gatie, est lancé et reconnu. Une boutique a ouvert l’été dernier Grand-Rue. Un studio a suivi. Les restrictions sanitaires l’empêchent d’accueillir un bar à fripes et des événements, mais les rappeurs se suivent pour y tourner leurs clips. Les marques s’intéressent aux deux hommes. « Mais nous proposer de participer à du greenwashing, c’est non, pointe Simon Salinas. Nous sommes des indépendants. Nous avons déjà vu le système détruire le monde, l’humain. Notre génération ne veut pas répéter ça. »
90, Grand Rue
Page FB Fripeur le Dauphin
Site internet
Photos : S. Candelier
Trois petites indiscrétions
Votre pièce fétiche ?
Les pulls et vestes polaires. Je suis très vêtements XXL. Je les aime parce qu’ils tiennent chaud, même si je ne suis pas frileux, parce qu’ils sont doux, confortables et que j’aime leurs imprimés. Je pourrais ne m’habiller qu’avec des imprimés.
L’inspiration ultime ?
L’abbé Pierre. C’est quelqu’un qui portait des valeurs dans lesquelles je me retrouve. Je l’ai découvert à travers les brocantes que j’adore faire, les Emmaüs. J’ai regardé des vidéos de lui, aimé sa façon de penser. Petit déjà, j’offrais aux SDF les petites pièces que ma grand-mère me donnait. J’ai toujours eu ce côté entraide qu’il a mis en avant.
La collaboration de rêve ?
Le stade Bollaert ! Je rêve de voir un jour mon dauphin sur le maillot du RC Lens et même, de les fournir en maillots. Mon grand-père m’y a amené quand j’avais 5 ans. Nous sommes les deux seuls de ma famille à supporter Lens. Les autres sont pour Marseille. La cohésion du club, des supporters, le bien-vivre ensemble, le fait qu’on gagne ou perde, l’important c’est d’être ensemble : toutes leurs valeurs me portent. Depuis que je suis arrivé dans le Nord, je suis allé tous les week-ends aux matchs.
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Mon remix de Vibrate habille l'ouverture du #FripeurLeDauphin 🐬 [j'ai tout donné pour le jeu de mots]
— VAPA💡 (@vapa_music) October 17, 2020
👉 une marque qui sensibilise les consommateurs au changement de leurs habitudes en privilégiant l’achat responsable.
Beau programme 👊 ♻️🎊🌱💡#friperie #roubaix #lille pic.twitter.com/OKAAFbgjwN