Groupe : Gauche Républicaine et Sociale – Avril 2023
Publié le 23 mars 2023|
Bilan de mi-mandat, le compte n'y est pas
Ce mandat commencé en 2020 n’avait pas trop mal commencé. Mais il n’est définitivement pas à la hauteur. Les élus ne sont pas seuls responsables de la situation sociale de la ville, mais elle les oblige à l’humilité.
Qu’on en juge ! Le chômage baisse partout, il reste à Roubaix perché à plus de 30%. Le taux de pauvreté lui plafonne à 44,3%, ce qui fait de Roubaix une des villes les plus pauvres de France derrière les quartiers Nord de Marseille et Grigny.
Les récents résultats concernant l’école confirment cette situation hors normes : s’agissant de difficultés sociales (et non de résultat scolaires), toutes les écoles (sauf une école publique et quelques écoles privées) sont en dessous de la moyenne régionale et les écoles les plus marquées par les difficultés sociales dans l’académie sont roubaisiennes, dont Elsa-Triolet, Lakanal, Buffon, Lavoisier et tant d’autres.
Dans les collèges, tous les collèges publics sont dans le rouge ; ils ont bien du mérite et du courage les enseignants qui dans ce contexte continuent de se battre héroïquement pour la réussite de tous leurs élèves ! La preuve est encore faite que la ségrégation socio-spatiale frappe 3 fois : entre secteurs pauvres et résidentiels, les écarts sont considérables, au sein des quartiers, l’entre soi progresse et à l’école la fuite des écoles pauvres renforce encore ce séparatisme social.
Faut-il ajouter que la situation dans les espaces publics se dégrade. Un classement à la méthodologie discutable faisait de Roubaix la ville la moins sûre de France ; on peut discuter statistiques mais les faits sont là : occupation massives et illégales des espaces publics pour les BBQ géants, festival de quads, incivilités et dégradations sans fin, insécurité routière géante, extension du domaine de la drogue avec des mafias qui amènent des drogues dures et la violence physique, des problèmes béants de santé mentale, saletés et rats partout ou presque… les quartiers populaires ont désormais une double face : d’un côté une vie populaire authentique méprisée par le « château », de l’autre une dégradation continue du quotidien.
On dit l’État inquiet de la situation roubaisienne. Ils ont bien raison. Car une telle situation ne peut que nourrir le sauve qui peut, la résignation, la violence, les séparatisme et les replis de tous poils.
On verra comment sera 2023 mais il est temps pour ceux qui aspirent à gouverner de commencer à tracer un chemin qui suppose un programme réaliste et un rassemblement effectif ?
Président Tonino Macquet, Mehdi Chalah,
Nadia Cattiaux et Michel David