Au moment où nous écrivons, nous ne savons pas si le Conseil Constitutionnel va censurer la loi Immigration.

Mais le mal est fait et les conséquences seront rudes pour la population roubaisienne. Toute la population.

Sans surprise, le Maire n’a pas condamné, ce qui vaut acquiescement. Comment le pourrait- il puisque cette loi vient de son camp et qu’il est dans la main de l’état qui a mis son mandat sous respirateur.

Cette loi remet en cause le droit du sol, en exigeant de jeunes nés en France de faire à 17 ans une demande pour être reconnus français. Cette loi met en place une préférence nationale pour les prestations sociales.

Cette loi crée en fait 4 catégories d’étrangers : ceux qui attendent une décision sur le droit d’asile, ou qui sont sans papiers. Ils seront plongés dans une encore plus grande précarité, à la merci des trafiquants. Ceux qui sont en règle mais n’ont pas de travail. Il s’agit souvent de personnes en difficulté et de mamans solo. Ceux-là se voient refuser les aides au logement et les allocations familiales. Ils seront plongés dans la grande misère, jetés à la rue ou à la merci des marchands de sommeil. Ceux qui travaillent, parfois sans papier et qui vivront dans la peur du chômage ou d’une décision administrative arbitraire. Et puis les citoyens français héritiers de l’immigration qui eux seront toujours suspects de profiter ou d’être déloyaux envers leur pays.

Cette loi va aussi dégrader la situation de toute la population, qui sera confrontée aux conséquences de la misère, verra son cadre de vie se dégrader et des entreprises disparaître faute de talents pour occuper les emplois.

Cette loi enfin est inefficace. Elle n’empêchera pas les migrants de passer les frontières, elle multipliera les OQTF sans pouvoir toutes les exécuter, elle favorisera le travail dissimulé, elle mettra en danger la santé de tous et elle renforcera le sentiment d’exclusion des jeunes.

Une part de la question relève de politiques d’accueil et d’intégration solides: 700 heures de Français langue étrangère, une vraie formation professionnelle, un accompagnement social qui évite les dérives et la prise en charge des mineurs non accompagnés

La ville de Roubaix réduit sur 2 ans la subvention à l’ADEP de 60000 € et elle délaisse des associations portées par des bénévoles comme LEC- lire, écrire, compter- ou Migraction59. Elle a choisi son camp.

Nous devons mettre en place un grand programme de français langue étrangère et un grand programme de lutte contre les discriminations raciales qui pénalisent notamment les jeunes en recherche de stage et les diplômés qui voient au fil du temps s’évanouir la promesse républicaine qui récompense le mérite.

Président : Tonino Macquet, Medhi Chalah, Nadia Cattiaux et Michel David