Groupe Gauche Républicaine et Sociale – Novembre 2023
Publié le 26 octobre 2023|
Urbanisme : "Le logement social ne doit pas être le grand oublié de la préservation du patrimoine du XXe siècle"
Plus d’une vingtaine d’urbanistes, architectes et habitants organisés en collectifs, demandent aux pouvoirs publics, dans une tribune au « Monde », qu’une réflexion soit engagée afin de privilégier la réhabilitation plutôt que la destruction de logements sociaux dans le cadre de la politique de la ville. Nous relayons l’essentiel de ce texte que vous pouvez signer sur change.org
« Cela aurait dû être une belle opération de réhabilitation. À Roubaix, des démolitions dans le quartier de l’Alma-Gare se heurtent à la contestation déterminée d’habitants et de défenseurs du patrimoine. L’Alma-Gare n’est pas n’importe quel quartier, il est, depuis plus de quarante ans, une référence de l’urbanisme participatif et de la coproduction urbaine. Il a été édifié dans les années 1980 à la suite d’une longue mobilisation des habitants, appuyés par l’État dans le cadre du plan construction…
Proche de la gare, du métro et du futur tramway, l’Alma n’est ni excentré ni enclavé : il occupe une position stratégique… Ce quartier a ses problèmes : précarité, drogue. Mais qui peut croire que démolir des immeubles permettra
de les résoudre ?
En réalité, mis à part une préoccupation de mixité sociale, le projet à venir sur ce quartier est incompréhensible. Il a d’autant plus de mal à passer que la concertation réduite s’est résumée aux désordres de la gestion urbaine, au relogement, parfois en visioconférence… Pourtant, la crise du logement s’exacerbe : l’accession à la propriété est bloquée, les bailleurs sociaux peinent à construire, les files d’attente pour le logement social s’allongent. Et la reconstitution de l’offre ailleurs qu’à Roubaix, pour compenser les démolitions, ne crée pas de nouveaux logements.
Et que dire de l’écologie ? Aucun bilan carbone réalisé, alors qu’en moyenne la démolition produit cinq fois plus de gaz à effet de serre et consomme soixante-dix fois plus de matière qu’une réhabilitation.
Le collectif d’habitants opposé à la démolition a entamé un cycle d’ateliers participatifs réunissant habitants et experts pour imaginer une autre solution à la démolition. Il est temps pour l’ANRU de réfléchir à son projet pour rééquilibrer en faveur de la réhabilitation les choix opérés sur le logement social existant. Il est temps de quitter l’ère des gaspillages à l’heure de l’impératif de la transition écologique. »
Président : Tonino Macquet, Medhi Chalah,
Nadia Cattiaux et Michel David