Groupe Roubaix en commun – Janvier 2024
Publié le 28 décembre 2023|
Réhabiliter plutôt que détruire : un impératif social, écologique et patrimonial
Nous Roubaisiennes et Roubaisiens – avons la chance d’habiter dans une ville pleine de richesses, même si on la dit la plus pauvre de France. Bien sûr, il ne s’agit pas tant de valeurs matérielles que de trésors d’entraide, de solidarité, d’engagement, associatif et sportif, de créativité culturelle et de dynamisme entrepreneurial. Ceci, nous le devons à nos convictions, à nos origines si diverses et surtout à notre histoire sociale et industrielle.
De cette histoire, nous avons hérité un cadre de vie unique, une ville exceptionnelle à bien des égards : l’une des rares en Europe produite pour et par l’industrie laissée presque intacte par les guerres mondiales. En Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie et chez nos voisins belges, ce qui reste du patrimoine industriel est partout considéré comme un bien commun, un atout majeur pour le développement local.
Notre patrimoine suscite l’admiration de tous les spécialistes ; il a valu à notre ville le label « Ville d’art et d’histoire », cas unique pour une ville des XIXe et du XXe siècles. Cette « ville usine » est un héritage précieux à entretenir et à valoriser.
Mais ce patrimoine est aujourd’hui bien négligé. On a certes restauré l’église St Joseph, mais combien d’autres fleurons architecturaux sont désaffectés et se dégradent – Notre-Dame, Clarisses, Banque de France, etc. – quand ils ne tombent pas littéralement en ruine – Gare, usine Delattre (Crouy), hôtel Dupire (rue des arts), etc.?
Mais cette négligence déjà coupable ne semble pas suffire à la majorité municipale : combien d’arbres abattus?
Combien d’immeubles historiques, combien d’ensemble remarquables sont voués à la démolition, tels l’hôtel Bossut (rue du Château), la cité Flipo, les courées de l’Epeule, sans oublier l’Alma-gare ?
Tant de démolitions dans la « ville du zéro-déchets » ! Cherchez l’erreur !
Tant de démolitions alors que la population est en croissance et que beaucoup ne trouvent pas de logement ! Tant de maisons murées, certaines en parfait état, alors que des familles, des enfants dorment dans nos rues !
Il est clair que la majorité municipale n’a aucune conscience de l’intérêt exceptionnel de notre patrimoine, et au vu de ses projets de démolition démentiels (sans constructions nouvelles), on en vient à croire qu’elle n’aime ni notre ville, ni ses habitants.
Avec les collectifs d’habitants, avec les professionnels de l’urbanisme et de l’architecture, avec les défenseurs du patrimoine, mobilisons-nous pour une véritable action de réhabilitation urbaine, écologique et sociale.
Formons tous le voeu, qu’en 2024, Roubaix soit pour tous et toutes une ville où il fait bon vivre !
Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun