Le premier Conseil municipal du mandat 2020-2026 s’est tenu dans des conditions particulières qui ne doivent pas nous empêcher de mesurer pleinement l’importance de ce moment républicain pour notre ville.

Les circonstances de cette élection doivent nous conduire à prendre la mesure des enjeux à venir avec humilité. La crise économique et sociale est devant nous.

La crise de la Covid a déjà mis en lumière l’urgence sociale : fracture numérique, décrochages éducatifs, difficultés alimentaires, indignité des logements.

Cette crise touchera encore plus nos concitoyens déjà les plus exposés aux difficultés sociales et à la précarité. Nous voulons avoir une pensée pour les salariés qui luttent déjà pour la sauvegarde de leurs emplois.

Tous, nous devons avoir une reconnaissance particulière et concrète pour les associations, citoyens, fonctionnaires qui ont été au front pendant toute la durée de la crise et qui méritent mieux que des applaudissements de circonstances.

Au-delà de la légitime opposition entre la droite et la gauche, nous devons répondre à trois défis : réduire les risques de décrochage scolaire massif à la rentrée, soutenir le commerce local et accompagner la transition énergétique et écologique de notre territoire.

Ce sera de notre responsabilité, en tant que groupe d’opposition, rigoureux et constructif que de faire en sorte que les plus précaires et plus en souffrance de nos concitoyens ne soient pas encore plus oubliés et délaissés.

Ce rôle d’opposants municipaux, nous l’aborderons avec conviction et responsabilité. Nous serons une opposition rigoureuse, sérieuse et responsable qui formulera à la majorité des propositions qui iront toujours dans le sens de l’intérêt général.

Nous formulons d’ailleurs le vœu que la gouvernance apaisée soit autre chose qu’une promesse. Que l’opposition soit respectée, c’est-à-dire, associée aux réflexions et, parfois, entendue pour ses propositions.

Nous remercions les 4500 Roubaisiennes et Roubaisiens qui nous ont accordé leur confiance le 28 juin – nous porterons leur parole – ainsi que l’ensemble des militants qui ont rendu possible l’émergence d’une offre politique nouvelle : progressiste, citoyenne, écologique. Quel chemin parcouru !

Nous sommes parvenus à fédérer la gauche, le centre et les écologistes en apprenant à nous reparler, à réfléchir et à agir ensemble. Nous rentrons au conseil municipal et au conseil métropolitain, bien décidés à porter les aspirations légitimes de la population et à transformer les colères en espoirs.

Nous attendons de la majorité municipale élue par nos concitoyens qu’elle ne serve pas les intérêts d’une partie de la population, mais bien ceux de toutes les Roubaisiennes, de tous les Roubaisiens.

Tout au long de cette campagne, des tempéraments, des programmes, des idées se sont opposés. Mais, au final, c’est au chiffre de l’abstention record, à Roubaix, que nous sommes toutes et tous confrontés.

Dimanche soir, à l’annonce des résultats, ce n’est pas tant notre défaite honorable qui nous a attristés, mais le faible taux de participation qui fait que le Maire de Roubaix est élu par 5776 électeurs dans une ville où presque 100 000 habitants y vivent. Que nous eussions gagné n’aurait pas changé ce constat qui impose, à chacun, beaucoup d’humilité.

Si la légitimité de l’élection n’est pas remise en cause, c’est bien le rapport de confiance entre nos concitoyens et les élus que nous sommes qui est profondément interrogé.

Cela illustre l’ampleur de la fracture sociale, générationnelle et territoriale, qui met en danger la cohésion de notre société.

Nous formons le vœu que ce mandat soit celui d’une parole politique et d’une action publique qui retrouvent leur crédibilité. Ce sera notre engagement de tous les jours de retisser ce lien citoyen, social et républicain.

Vive la République, Vive ROUBAIX !

Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christian CARLIER, Nadia CATTIAUX, Mehdi CHALAH (président), Michel DAVID, Christiane FONFROIDE, Dogan KACMAZ, Tonino MACQUET, Marie-Thérèse MANTONI et Sadia PAMART.
Pour le Groupe « Roubaix en Commun »