Groupe Roubaix en commun – Juin – Juillet – Août 2024
Publié le 30 mai 2024|
Pouvoir partir en vacances
Chaque été, les vacances occupent la Une de l’actualité. Valises, routes et crème solaire : elles se préparent comme
un rituel.
Et ceux qui restent ? Selon une étude de l’Observatoire des inégalités, 46% des Français ne partent pas (28% parmi les plus aisés, 63% chez les plus modestes) et la moitié d’entre eux y sont contraints pour des raisons financières.
Une enquête menée par la Fondation Jean-Jaurès et l’UNAT en mai 2023 ajoute que 60 % des Français ont renoncé à prendre quelques jours au moins une fois au cours de ces 5 dernières années. En période d’inflation et d’incertitude, les choix sont vite faits : impossible à aller au grand air lorsqu’on vit avec le RSA ! Les difficultés augmentent aussi pour les classes moyennes ne bénéficiant que de peu d’aides, voire d’aucune. Et puis… un enfant sur 4 n’est pas parti en
vacances en 2023.
Les chiffres sont implacables. Au-delà du malaise économique, ils disent des frustrations croissantes. Ne pas partir, c’est parfois être stigmatisé et se sentir différent ; c’est aussi risquer l’ennui, la colère ou « devoir » mentir.
Pourtant, les aides existent, singulièrement pour les plus jeunes, apportées par les CCAS, les chèques vacances, la Jeunesse au plein air, les associations caritatives, les CE ou encore le nouveau Pass Colo. Souvent méconnues, toujours imparfaites, ces solutions ne sont pas assez prises.
Rien ne va s’arranger avec les menaces pesant sur les centres sociaux. Rien ne peut s’améliorer lorsque, l’été dernier, la Ville de Roubaix remplace les mini-camps de vacances dans la région par une nuit sous la tente dans un quartier… de Roubaix ! Rien ne peut changer quand, en Conseil municipal, on baisse les financements du CCAS !
Voilà pour l’argent.
On pourrait tout aussi bien évoquer les personnes handicapées ou âgées, souvent confrontées à une pénurie d’équipements ou de personnels et contraintes de rester chez elles.
Les enjeux économiques et sociaux sont énormes. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre l’addiction au numérique, mise en avant par le Gouvernement lors du lancement du Pass Colo, il s’agit aussi de parler solidarité. Aide au départ ou aux transports locaux, soutien aux structures sociales… les leviers sont nombreux, mais leur mise en oeuvre dépend d’une volonté politique globale et locale : celle qui (ré)affirme le droit aux vacances et aux loisirs pour tous, indispensables pour renforcer le bien-être individuel, la cohésion sociale et l’apprentissage de la citoyenneté.
Suite aux émeutes de 23, nous, élus de l’opposition, avons oeuvré avec la majorité sur le thème de la Jeunesse. Beaucoup de places supplémentaires seraient assurées pour les accueils de loisirs et les séjours d’été 2024.
Vite à la Mairie !
Karim AMROUNI, Nadia BELGACEM, Christiane FONFROIDE,
Dogan KACMAZ et Sadia PAMART, Présidente du groupe
Roubaix en commun